No Good Man

La forme vaporeuse est immobile au dessus de lui. Elle se tient là, impératrice de ce royaume qui plonge dans les ténèbres. Il sait que les larmes lui montent aux yeux, il les sent s'échapper pour rejoindre l'eau gelée dans laquelle il baigne. Les talons frappent la surface de l'eau, éclaboussent un sol déjà inondé. Le liquide s'échappe encore et toujours du robinet oxydé. L'océan a gagné le salon où le tapis s’imprègne. Les poumons se vident dans un hurlement muet. Il implore l'aide qui ne vient jamais. Les soldats de plomb sous son lit qui ne se réveillent jamais. Ce héros coloré dans la boite à images qui ne devient jamais réel. Il prie comme elle lui a appris. Elle serait tellement fière si seulement elle pouvait entendre les pensées de son gamin. Peut-être qu'enfin, elle verrait qu'il n'est qu'innocence et gentillesse. Qu'il n'est qu'un gosse qui ne comprend pas le mot péché et que ses bêtises ont le goût de curiosité plutôt que celui chaud de l'enfer. Les paumes tiennent les épaules avec une force surhumaine. Elles sont possédées par les ailes pures des chiards du bon Dieu. Les ongles griffent le tissu soyeux. Les doigts s'y accrochent puis glissent. L'enfant tente par tous les moyens de s'accrocher à la vie, à cette mère qui le lave des péchés imaginaires. Il est incapable de faire une différence entre le mal et le bien. Les cornes ressemblent aux auréoles pour les deux océans où baigne encore l'innocence enfantine, mais il sait une chose. Oh que oui, il le sait et il le jure ce putain de Paradis n'est pas fait pour lui! Qu'elle crève pendant que lui ira brûler en Enfer, c'est sa place t'façon. Elle le lui répète toujours, c'est là où termine les bâtards qui se laissent tenter par le démon. Faut dire que ce démon à la queue flamboyante est bien plus attirant que le vieux barbu. Le monde s’éteint autour de lui, les ténèbres envahissent sa vision tandis que l'eau s’infiltre dans sa gorge. Il suffoque. Pris des dernières convulsions avant de sombrer complètement. Un miracle.

Les battements paisibles retentissent dans la poitrine. L'oreille collée contre la peau chaude et encore vibrante de l'acte acheté, ne loupe pas une seule pulsation. La tête sur le sein pour ne pas en perdre une miette. Il l'écoute battre, vivre de la jeunesse qui s'échappe déjà chez l'homme. Ses doigts courent l'anatomie possédée pour quelques heures encore afin de l'apprendre par cœur. Du grain de beauté a l'intérieur de cette cuisse appétissante ou de cette cicatrice en forme d'oiseau s'envolant sur le creux des reins. Il aimerait le connaître, lui, ce corps qui lui appartient furtivement. Elle lui ressemble, à sa belle muse, mais il lui manque son éclat. Elle est banale cette belle au bois dormant décharnée. Il ne pourrait rien en tirer, ni l'inspiration d'une œuvre ni un organe viable. Elle n'est qu'un puits de plaisir. Une éphémère qui s'illumine sur commande pour plaire aux clients et les rendre dépendants. Uniquement une poupée programmée pour répondre aux demandes des mecs comme lui. Corvo se dit qu'il pourrait lui rendre ses couleurs d'antan. La sauver des griffes du loup de la luxure, mais ce serait une perte de temps. Elle n'a rien à lui apporter. Rien qu'il ne possède pas, sauf de la nouveauté, mais il terminerait par s'ennuyer d'elle. Elle n'a rien. Elle n'est rien alors que lui il a besoin de tout. Si elle n'était pas propriété d'autrui, il aurait mis fin à son calvaire par générosité. Le souvenir du dernier battement ne le quitterait jamais contrairement à ce commerce. Il serait tellement simple pour lui de plonger ses mains sales entre les seins, de briser cette cage et d'en extraire l'organe mort. Mais elle n'en vaut pas la peine. Se foutre dans la merde pour une poupée remplaçable, elle terminera sans doute dans le béton bien trop tôt. Les aiguilles qui trottinent en rond lui indique bientôt le crépuscule. Le moment où le monde devient magie et où Florence quitte ses loques pour ses habits de lumière. Quand Norman devient Corvo et que le croque-mitaine s'installe sous les lits.

Un funambule bidule dangereux ! Ce que j'aime ce genre de personnage, mi doux et mi brusque, toujours avec cette tendresse que tu leur donnes, c'est magnifique, à chaque fois je tombe dans tes mots, je m'y noie, je les mange et je prends un plaisir sans nom. Et là tu me vends un petit prince qui a tellement de nuances, qui est beau comme un dieu et qui ne demande qu'à vivre ! Je l'aime voilà, j'en ai même oublié les smileys pour te dire

On va dire que le gif est totalement en relation hein   Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de Florence, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pense à faire un détour par la LISTE DES METIERS. Tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres florentins. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.