on avait dit pas les mamans (leo)

I. Elle est nulle en maths, en sciences, en physique, et globalement tout ce qui a rapport à la logique des chiffres. A l’ère des smartphones et des calculatrices grosses comme un ongle, qui a besoin du calcul mental ?
II. Elle a un vocabulaire furieusement imagé, à la limite de la vulgarité, en particulier quand elle s’énerve, et s’échauffe.
III. Sans être superstitieuse du tout, elle ne peut s’empêcher de sourciller quand elle regarde sa ligne de vie dans la paume de sa main gauche. Elle lui paraît sensiblement plus courte que celle de sa main droite. Ça ne veut pas dire qu’elle va mourir plus tôt que ce qui était originellement prévu, n’est-ce pas ?
IV. Elle a un kyste bénin presque à l’articulation de son auriculaire droit, qu’elle a tendance à triturer quand elle ment, discipline dans laquelle, cependant, elle s’améliore chaque jour.
V. Elle déteste le café, et jusqu’à la mort de sa mère, ne buvait que du chocolat chaud, et à outrance. Depuis qu’elle vit chez les Caravaggio, en revanche, elle boit son café noir pour se donner un air de « dure », et paraître plus robuste qu’elle ne l’est.
VI. Elle cauchemarde beaucoup depuis la tragédie, et malgré le manque de sommeil, ça n’est pas le pire qui puisse lui arriver. Non, le pire c’est que, même dans ces cauchemars, sa mère ne lui apparaît pas.
VII. « Elle en veut à son père pour la mort d’Elena, elle sait qu'il en est en parti responsable. Mais malgré tout c'est elle qui le sauvera, qui bravera les flammes et les douleurs. »
IX. A force d’avoir couru et d’être tombée sur les pavés de Florence, les genoux de Leo sont couturés de cicatrices d’enfance.
X. Elle se tient toujours très droite, elle ne s’affalait jamais sur la table au lycée, et c’est désormais devenu, plus qu’une saine habitude, un moyen d’affirmer son existence et son importance, malgré les conditions. Le dos droit, le menton relevé, les yeux dans le lointain. Princière.