NO CHURCH IN THE WILD
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
POUR NOUS RETROUVER SUR LA V2 : (ICI)

Partagez
 

 
les fleurs du mal — sorcha

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Lavinia Lucania
Il n'y a qu'un seul but : le pouvoir

Lavinia Lucania

≈ PSEUDO : (petr)ichor
≈ AVATAR : paulina shafir
≈ MESSAGES : 131
les fleurs du mal — sorcha Tumblr_nzfjtn9EWQ1uibdtao1_500

≈ DATE INSCRIPTION : 25/07/2016
Age : 24

les fleurs du mal — sorcha Empty
Sujet: les fleurs du mal — sorcha
Sam 20 Aoû - 20:38

les fleurs du mal

Blondinettes frêles et coquettes. Dignes héritières de haute naissance. Bayadères à la démarche légère. Jumelles astrales, mystique attraction. Le ying et le yang. L'ange déchue en perdition, la pécheresse au don de rédemption. Chasser croiser, comme si elles devaient se rencontrer. Un signe de Sa part, peut être ? Une mise à l'épreuve pour éprouver sa foi, sa sincérité. Si elle délivre l'émissaire alors seulement sera-t-elle digne de Lui.
Elle tâtonne l'obscurité, la nuit, le territoire étranger qu'elle a osé empiéter. Petit ange a voulu lui faire découvrir ses limbes. Un pas, puis un autre, et encore un qui gambade et caracole ; elle s'enfonce avec indolence au bout de la nuit, au bout de l'enfer. Ce que le décor semble avoir changé. Alien aliénée. Les paisibles galeries environnant la Sainte Croix sitôt remplacées par de traîtres venelles. L'enfant promène son regard indifférent sur ce morne paysage, et les tristes indigènes qui le peuplent à la pâle lueur des halogènes. Quelques nymphettes au visage fardé pour leur donner l'aspect de la vie - bien que leurs yeux figés trahissent leur léthargie - errent sur le trottoir, couvées par le regard obscène et obsessif de leurs cerbères, guère plus que des ombres dissimulées à l'orée des porches, sous des lanternes rouges. Comme ils la regardent curieusement, elle l'étrangère singulière qui a osé foulé leur terre, elle à la robe immaculée qui dissone tellement au milieu de ce misérable cliché. Fière, elle les illumine de désinvolture et d'impunité. Des voix vulgaires semblent au loin l'apostropher. « Mademoiselle, reviens, t'es tellement belle que tu m'as blessé. Tu m'as fait tomber, je suis tombé amoureux. » « Viens, eh, viens. J'ai c'dont t'as besoin. Viens, j'te dis ! » « Chérie, je crois que tu t'es perdue par ici. Il pourrais t'arriver des vilaines choses. Mais maintenant j'suis là pour protéger. Allez, suis moi bien gentiment. » Le familier frisson qui sillonne son rachis quand les butors se présentent à elle. Propositions indécentes. Sa langue caresse ses lippes. Que ces requêtes l'affriolent. Elle ne leur répond que d'un regard désolé. Flâne encore et toujours l'insouciante  gazelle au milieu des sauvages. Elle a plus important à faire, ce soir. Plus important à voir. Petite princesse a appelé, elle a volé à son secours. Pli déjà bien adopté. Salut mutuel usuel.
Bientôt les invites se font plus éparses, et, tandis qu'elle s'infiltre dans une obscure traboule, elle n'entend plus que ses pas qui se réverbèrent à l'infini contre les murs des bâtiments que la nuit rend indifféremment gris. Parfois courir, parfois crier ; trivial banalité qu'une proie qui se fait dévorer. Et de nouveau l'assourdissant vrombissement du silence. L'artère finit par la vomir à la lisière d'un parc citadin. C'est fou ce qu'un lieu destiné à être bondé vous semble inopportun une fois dépeuplé ; peu de chose n'ont d'aspect plus sinistre qu'une aire de jeu qui se meut au seul contact de la bise nocturne. La lolita ôte ses crépides et frémit au contact de l'herbe humide sous la plante de ses pieds. Placide, elle s'installe sur une balançoire et attend l'arrivée de la grâce. Les ténèbres sont vierges de tout renseignement à l'horizon. Perdue au coeur du néant, elle se risque à appeler à l'inconnu. « Sorcha ? »
(c) AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Sorcha Donatello
Il n'y a qu'un seul but : le pouvoir

Sorcha Donatello

≈ PSEUDO : Neon Demon
≈ AVATAR : Nastya la poupée
≈ MESSAGES : 279
les fleurs du mal — sorcha KqRK4rF

≈ DATE INSCRIPTION : 17/05/2016

les fleurs du mal — sorcha Empty
Sujet: Re: les fleurs du mal — sorcha
Lun 12 Sep - 15:56

Les fleurs du mal

She is nonexistent


L’enfant spectre guette les bruits murmurés dans les couloirs du palais, ceux des clients sauvages, un peu honteux, un peu coupable à l’étage des nymphes enchainées, les soldats indiscrets aux mots bravaches sur la langue pendue des milliers de jurons balancés dans la fierté grotesque. On a fermé sa porte depuis l’avalanche de l’accident, de ce meurtre à son corps pâle, blancheur de la maladie enterrée dans les nuances de songes cauchemars, elle se réveille la nuit quand les temples de ces créatures nébuleuses à la peau satinée de marques geignent les supplices des coupes de luxure. Une fois, la petite mort, fantôme baignant entre les cloisons fut prise pour l’une de ces déchus, dans une chambre écarlate on la porta avant la tête du porc tranchée par l’un de ses gardiens. De défense, Sorcha l’envolée fragile n’en possède plus. Elle navigue dans les eaux troubles d’un traumatisme, d’un moment passé, absolu d’une horreur froide, les pupilles se meurent de ces images, dans son antre le miroir projette les membres noués, la maigreur rachitique, à vomir se dit-elle. Elle ne mange plus, ne dort plus, elle marche, flotte dans la richesse d’une prison de protection ; sieur le père la garde, la surveille, inquiet peut-être, aimant certainement, mais autoritaire, tyran bien sûr. Elle entend les pas s’affoler, de ces journées qui passent des fuites, des tortures volées ; la fille imaginaire s’élance, les ailes se froissent sous la lourdeur cruelle d’une peur, d’une appréhension, les doigts accusateurs de l’homme, le paternel courroucé. Mais elle a besoin d’elle, de cette fille lumière, Lolita téméraire, séductrice sincère.

Dans les ruelles, elle se pare d’une invisibilité discrète, auréolée de sa fourrure délicate, ses mèches immaculées sur un front ridé par l’effroi ; elle connait cette rue, ce tombeau éclairé par les belvédères silencieux, humble de leur lumière agressante, jaunâtre, elle connait aussi ces loups, ces animaux suintant la débauche privilégié, elle ne pleure pas, elle reste figée, amertume sur ses lèvres légèrement entrouvertes, le dégout de soi-même. Cachée dans ses habits de fortune, l’air d’une guenon, d’une pauvresse, elle se précipite dans la cave ténébreuse d’un rendez-vous clandestin. La fillette se guide à la faible lueur s’émettant de loin, d’une porte grinçante vers le jardin poussiéreux d’Hadès, elle a donné cette adresse à l’adorable tentatrice qui lui fait face. Doucement, elle se joint à cette balançoire brinquebalante, s’asseyant lentement, n’osant se dévoiler fidèlement, la confiance atteinte, striée de ces phobies divines, elle place ses mains sur le tissu cagneux, fille modèle, princesse éventrée d’une parole agonisante. Les mots s’écroulent sur l’herbe sèche, aride d’une canicule d’été. « Je suis désolée pour l’autre fois. » cette rencontre ratée, là où Melchiorre l’avait choyé. « Est-ce que… N’es-tu jamais effrayée par les hommes ? » Ces monstre qui, autrefois admirés, furent rejetés dans les strates d’un enfer implacable. Elle a parfois la dureté d’une impérieuse despote, mais envers elle-même, la majesté se fane, se détruit obligeamment, révérencieusement ; l’enfant s’abîme dans le regard de la double au tranchant amusé, celle royale qui s’exclame du danger. « Comment fais-tu ? Pour vagabonder comme il te plait, pour côtoyer l’espèce cruelle de ces hommes gourmands ? » demande-t-elle, perce la naïveté, la candeur innocente d’une fillette qui cherche à jeter au lointain cette souffrance indélébile.

Revenir en haut Aller en bas
 
les fleurs du mal — sorcha
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» ni fleurs, ni couronnes.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
NO CHURCH IN THE WILD :: 
FIRENZE
 :: SANTA MARIA DEL FIORE
-
Sauter vers: