NO CHURCH IN THE WILD
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Malgré la nuit

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Halyna Nabokov
Il n'y a qu'un seul but : le pouvoir

Halyna Nabokov

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Sujet: Malgré la nuit
Lun 11 Juil - 23:13



Malgré la nuit

We all have one foot in a fairytale, and the other in the abyss.

Rebondissent les cris, tempêtent les hurlements, l’enfant prostré admire, elle a ses cheveux glacés, défaits sur ses épaules frêles la fée des martyrs, l’enchanteresse de la bravade, elle a ses mèches qui coulent sur son front enténébrés, ses agates pleurent des souvenirs funèbres, mélancoliques ; elle est assise, le dos aux voutes écartelées de ce souterrain lugubre où s’esquissent les ombres mystérieuses des méfaits, des actions accroupies de luxure, les soldats de ce marquis de Sade obéissants aux ordre croulant sur les lèvres baignées de fiel, de stupre, sur les lippes de ce démon naufragé. Halyna soulève son visage, poupée recroquevillée à l’abri d’une noirceur haineuse, ça se lit sur ses traits grandis, sur ses gestes délicats, contrôlées, la petite mort se relève, elle ne possède ni faux dans sa paume ouverte, ni force à son corps angélique, elle aiguise seulement la sentence de ses sentiments nébuleux, dangereux, cette promesse gravée sur son poignet, sur son épiderme tout entier. Elle se souvient, ses paupières violacées mêlées de ces veines indélébiles, fragilité d’une tristesse inépuisée, le coutelas qu’elle a versé sur ses jambes, une envie soudaine de détruire ce temple de la débauche, de condamner le destin inquiétant d’une ballerine déchue, enlevée.

Chantent les chaînes, les clics, les hymnes de ce libertin péri. Le chérubin l’a suivi dans les ruelles parfumées au soleil florentin, de ces dalles dessinant des bruns de lumière, de ces murs suant le bonheur de la peuplade ignorante, elle les hait ces êtres insignifiants, elle hait encore plus ces taureaux tendant une patte grasse de billet au duc de la Géhenne. Elle a sauté, gracieuse fillette, sur le cou a enroulé la corde, elle a tenu quand il se débattait, corrida étrange, burlesque, et la comptine assassine qu’elle murmurait de ses deux pétales argentées, la voix séraphique sursautant sur les murs, les mots orduriers à la fin de cette scène ensanglantée. Elle a découpé les membres, comme un nourrisson détruisant le cadeau offert généreusement de la main de ses parents, dans un balluchon elle a transporté, caché dans l’antre de la duplicité, son territoire.

Et l’ange entend des pas, elle reconnait la puissance de ce charisme mouvant, il ne vient jamais pourtant, dans cet endroit oublié, de cette grotte angoissante que fuient les censés ; à ses sœurs de labeur elle a raconté des histoires, des légendes, lectrice assidue, voleuse de ces pages arrachées au bureau éclatant, elle a inventé des histoires pour que jamais les mécréantes ne pénètrent dans ce tombeau gelé. C’est la mélancolie, la jalousie qui possèdent, valsent avec la démunie, misérable oiseau pépiant, quémandant un grain de liberté, qu’elle obtient certainement, en tuant, la créature sublime, la nymphe de ces bois sauvages où les ronces s’emmêlent aux pleurs quelques fois, les draps froissés dans la main où les larmes translucides s’éteignent, de rage qu’elle essuie, hurle dans l’oreiller l’infamie de ces moments obligatoires, détestés. « Tu aimes ? J’ai appris à coudre grâce à lui. La chair… c’est assez difficile à maitriser comme matériaux.» Succube dansant dans les lueurs faiblardes de plusieurs chandelles se cognant sur les murs, l’alcôve héberge la sorcière, l’apprentie féminine se drapant dans une robe déchirée, aux mille éclats de jouvence, sur ses bras scarifiés l’on peut lire le prénom haï Melchiorre, et ces lettres arabesques sur la naissance de sa poitrine « que jamais je n’oublie le but de ma vie. Ca sera ton tour bientôt. » dit-elle calmement, une once de défi toujours dans les paroles babillant de sa voix légèrement écorchée, saccadée. Elle ne lui adresse pas un regard, pas un salut, elle accueille le diable d’un sourire faiblement peint, ses billes rivées sur l’ouvrage travaillé depuis des semaines à la sueur d’un réconfort. Il est devenu une figure rappelant ces corps déstructurés, ces personnages dépareillés. « Egon Shiele et Hans Bellemer me fascinent. Je voulais leur rendre hommage. » car l’enfant se cultive à l’abri de ces moqueries misogynes.

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Melchiorre Donatello
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Sujet: Re: Malgré la nuit
Mer 27 Juil - 19:11

But, the horror ?

The horror was for love.


Catacombes d’un palais. Les sous-terrains terreux où se logent les corps, où les crânes gigotent dans leur alcôve. Dernier repos des braves. Les doigts effleurent la mort, taquinent le froid. Chairs rognées, disparues. Au loin résonnent les cris, contre les murs se répercute la peur. C’est ici que se jouent les funèbres rencontres, que certaines sont envoyées comme gibier, pièce de choix pour une boucherie savoureuse. Le foutre et le sang. Mélange qu’il peut sentir, qu’il ne peut qu’aimer. La sueur des corps emmêlés. La peur sur leur langue nouée. Une note de chair décomposée annule le parfum. Le rouge perle sur les pavés. Frais. Melchiorre suit, devient curieux suivant un loup inconnu.

Spectacle de l’improbable. La mort élevée, le corps présenté. Il s’avance, il oublie la présence. Des doigts, il voudrait toucher, prendre compte, saisir. Mais comme une œuvre, la main se suspend, reste à quelques millimètres. Le voilà à tourner autour du corps, à inspecter le travail. Ecorché. Minutie des gestes, mais maladresses par endroits. D’une exposition qu’il garde encore en mémoire. Articulation de la mort, des corps. Ces sacrifiés pour la science s’étant offert un dernier voyage au musée. Ecorché. Muscles et nerfs sont à vif. Belle leçon d’anatomie. Ce n’est plus un homme, c’est autre, c’est une pièce à admirer, à comprendre. Passion pour la mort, pour la transformation qu’elle engendre. S’élever pour finir cendres. Petite voix rappelant le monarque. Il se tourne, toise l’enfant aux paumes de sang. Les ambres sont rieuses, amusées d’une telle découverte. Voici l’artiste qui s’avance, voici la princesse s’élevant d’entre les faibles. « Il paraît que certains s’entrainent sur la chair des porcs, ainsi tu évites les maladresses le jour de l’opération ou… du meurtre, tout dépend à quoi tu utilises ton scalpel » Lui faire comprendre qu’il y a encore du travail, qu’elle n’en est qu’à l’ébauche de ses idées. Mais c’est déjà remarquable. Aimer le spectacle. C’est une question ignorée. On connaît son amour des tableaux morbides, de ces mélanges, ces enchevêtrements de corps disloqués, de visages étirés, malades. Le choix des expositions aux Offices s’en ressent. Et voilà l’offrande. Une toile pour ses murs.

Les bras dénudés se présentent à son regard. Chair malmenée, déchirée d’un compas. Son prénom gravé. Lettrine ambroisie devenue charbon sous la danse des flammes. Il scrute, voudrait effleurer, imprimer le relief sur sa paume. Un sourire se taille une place sur les lippes du diable. Sa condamnation à mort est donc prononcée. « Ajoute-toi au cortège des furies cherchant ma fin » Liste interminable. D’un nombre qui veut sa mort, envoie menaces et n’agit pas. « Provoque une émeute, dis à toutes tes camarades de se rebeller, de tuer l’ogre qui les enchaine » Visage déformé du sourire. Il se tient derrière la singulière sculpture de chair. Enfant qu’il ne préfère pas approcher, pas maintenant. Des noms ricochent sur la langue de l’enfant. Des artistes à l’esprit dédale. Des hommes à la furie agitant leurs doigts. « Hans Bellmer, et Schiele… deux noms étrangers à l’Italie… » Il tourne le fauve, prend place, gagne son territoire sur le terrain d’un meurtre. « Serais-tu capable de lire Halyna, de comprendre autre chose que ce que l’on te rabâche depuis des années ? » La paume accroche la mâchoire, serre jusqu’à sentir les os. La paluche abandonne l’acte assassin. « Te voilà humaine et plus simple perroquet, à mimer les mots des autres » Chuchotement du diable. Melchiorre n’avoue pas le plaisir, la débauche, la folie tapissant ses billes de sombres volontés. Gamine ayant osé l’étape supérieure. Echelon second de la transformation. Papillon encore misérable hors de sa chrysalide. Ailes froissées.

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Halyna Nabokov
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Sujet: Re: Malgré la nuit
Sam 20 Aoû - 22:37



Malgré la nuit

We all have one foot in a fairytale, and the other in the abyss.

La mortuaire s’avance lentement, dans les ombres elle prend l’allure de Lilith, fille de dieu rejetée par son insoumission, elle, c’est la reine échue dans une sphère infernale, l’âme charbonne qui valse lentement dans les brumes de la vengeance. Ce qu’elle voit quand elle perce l’épiderme des porcs, des violeurs, des menteurs, des garçons, des hommes, des chacals, des loups, c’est le visage de son ennemi, roi, époux, maître, elle voit ses yeux charmants de séducteur, puis ses lippes agrandies dans le sourire, la moquerie narquoise, elle voit ces moments douloureux contre le mur, dans les draps, les coups qui ne portent atteinte qu’à l’illusion d’une souffrance. Elle cherche des substituts Halyna, de ces clients se faufilant dans la chambre écarlate, là où l’enfant paralysée se laisse faire, des mains sur sa peau de lait, elle frissonne. « Je n’ai pas de scalpel, j’utilise autre chose. Et j’ai appris toute seule. » Elle dit cette dernière phrase avec la hargne à sa voix, les prunelles illuminées de haine, de déception aussi, une pointe de culpabilité, d’énervement. Elle s’approche, sauvage brebis ; biche effarouchée, devant lui elle se plante, et ses mains guerrières, ses mains masculines effleurent et cognent le menton de la jolie faiblesse. Son regard embrasé l’étouffe, elle aimerait se retirer de ses griffes, exterminer le mal maintenant, dans cette alcôve protectrice. Le territoire, l’antre de la vierge folle semble à présent le coin de l’empereur, réussissant à s’accaparer foule de zones déchues ; elle ne verse pas de larme, mais le coupe papier se percute contre le bras viril, d’un coup elle lacère, menace au bout de l’arme, calme sur les traits de Morana.   « Elles s’arrêtent dans leur idée. Je ne serais pas comme ça. J’attends le moment. » Le passeport dans sa main, la liberté à son cœur, la revanche à son esprit, la joie à ses lèvres exquises.

Elle ne rit pas, ni ne pleure, elle s’enfonce dans le coin mordoré, où les chandelles graciles s’esquissent sur les briques, pierre golem, figures opaques qui se dessinent ; l’enfant efface les traces des doigts du démon sur son menton chétif, elle reste prostrée, sculptée dans les ténèbres, la prostituée s’habille d’une étoffe de dignité lumière, elle est belle l’oiseau quémandant la mort. « Tu me considères idiote. Mais j’ai tué de nombreux fidèle à ton église. Et je continuerai. Jusqu’à la fin, jusqu’à l’identité que tu me dois. » Murmure-t-elle, contre les cloisons résonne le silence empreint de danger, les paroles sont jetées, vérités teintées de suie, elle tuera, massacrera, découpera. Dans une boite qu’elle tire lentement à elle, le bruit sur le pavé crisse une mélodie funèbre, le chuchotement de l’ouverture et le membre mâle qu’elle balance à ses pieds. Phallus ensanglanté. Sur son visage, alors, apparait la monstruosité de sa promesse, la souffrance, enfant Peter, angelot sadique, chérubin sage, contrôlable quand bien même elle l’aimerait. « Je me demande… si c’est douloureux… de faire de la chirurgie sur un réveillé. Celui-ci tu le connaissais, il payait grassement. » Du glaive de chair suit le chemin d’un carnet, les pages jaunis où virevoltent des portraits fantasmagoriques, des hommes cruel, des visages hirsutes, des monstres sur les marges gribouillées. « Toi c’est les princesses que tu déracines, moi ce sont les clients que j’éradique. » Discret animal se faufilant à la pièce suivant, s’allume une série de lumières spectrales, bleues de l’éther parfumé ; le spectacle danse dans les yeux de la demoiselle, ses trophées récolté au fil des promenades solitaires. « C’est ton futur que tu vois là. Enfin… ça me plait. De sentir ce pouvoir de tenir la vie entre mes mains. » Face au géant, elle ne baisse pas la tête, elle n’est pas de ces soumises ridicules, de ces pucelles apeurés, elle l’était, rêveuse fillette. « Tu comptes me garder, et me vendre encore ? En sachant que je suis devenue un danger ? La prochaine j’égorge le porc dans la chambre carmine. » Elle dépose ses projets, curieuse de la réaction du double, du mécréant haï.

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Melchiorre Donatello
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Sujet: Re: Malgré la nuit
Dim 21 Aoû - 12:42

But, the horror ?

The horror was for love.


L’enfant tueuse. Il s’étonne de ses capacités, de la mort qui rôde en maitresse entre les murs. C’est presque amusant, euphorique, bandant ! L’odeur du sang, de la mort, et de la peur. Cocktail qu’il peut savourer. Il a toujours aimé. Les corps putréfiés, scalpés, décortiqués. Ces fragrances malades qui assassinent les plus vigoureux. Lui se jette au dedans. Petit prince qui lorgnait les défaits, les prisonniers, cette plèbe que son père aimait à torturer. Lui ne salit pas ses mains. Les autres sont là pour ses ordres. Un voyeur. Il n’agit pas. C’est se repaitre de la vue. Se délecter d’un carnage organisé par d’autres. Aujourd’hui, Halyna, l’enfant-putain. Le jouet caprice rapporté des terres de neige. L’étonnement n’a pas le temps de se faufiler. C’est la douleur qui vient fusiller son bras, rompre la chair. Le sang coule. Rouge. Comme ceux des autres. Il n’est pas un dieu, il n’est pas le roi au sang bleu. Le poignet est levé à ses lèvres, la blessure embrassée, léchée. Les veines sont intactes de la bêtise. Le bras se tâche de carmin. Une nouvelle peau. Costume mortuaire. Melchiorre ne vient pas assassiner l’enfant. Tourner autour. Coupe-papier. « Te voilà devenue sournoise. » Des autres qu’on évoque, des filles qui cherchent sa tête sur un plateau d’argent. Et elle qui se veut au dessus de la cohorte des pleureuses. Le rire est terrible. Echo contre les parois. « A attendre tu finiras désarticulée, et dans le caniveau, au même niveau que tes amies » Les catins, les filles aux espoirs devenus malades, étiolés par des années d’attente.

Se révèlent des vérités. Les échos de quelques assassinats sauvages. Le fauve grimace. « Tu voyais le meurtre comme une difficulté ? Un acte grandiose pour lequel je dois ployer genou et te féliciter ? » Le rire second est pire que le premier. Maladif. Ecorché. C’est le diable qui semble s’incarner sur ses traits. « Tu peux tuer… dépecer, les faire hurler si ça te chante… si tu aimes te baigner dans leur sang… que veux-tu ? Une couronne, un trophée ? » Des clients assassinés par ses soins. De plusieurs qui ne venaient plus. Pas un souci. Les hommes viendront toujours entre les cuisses des poupées. Foutre. C’est le propre du mâle. Du chien. Le besoin de se vider, de palper les corps. Se verse un présent sur les dalles. Charmante attention. « Je dois être choqué ? Terrifié ? Te supplier de me libérer ? » Molasse dans la boite. Il observe, ne peut s’empêcher de se dire que c’est du gâchis. Ça devait attendre les 19 au levé. De quoi trouer les fillettes. « Tu l’as coupé avec les dents j’espère ? » Les lippes s’étirent, s’étendent. Visage déformé d’un bonheur sadique. S’imaginer la mort de l’homme. La souffrance. Les murs en gardent certainement la symphonie du dernier souffle.

Promesse d’autres morts. Clients qu’elle se jure de décaper. Le carnet des visages est ignoré. Il piétine, imprime l’empreinte d’une chaussure. « Tu viens de signer pour ton élévation sociale… » Jeter la Malade aux pattes des fous. La rendre misérable, jouet pour la folie. Cravate qu’il arrache à son cou. Lui laisse les lubies d’une mort à venir. Clin d’œil amusé. Tissu bandant la plaie encore sanguinolente. Une main empoigne le cygne, ignore l’arme qu’elle porte encore. Serrer le cou. Eclater les chairs. « Tu te crois plus intelligente que les autres, tu penses défier les rois ? Halyna… Halyna… tu n’es qu’une catin, tu es comme les autres, une poupée faite pour être baisée » Le pouce appuie, marque une pause dans le souffle de la petite. « Tu connais le supplice de saint andré ? » Qu’il sifflote entre les tympans de la Sanglante.


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Halyna Nabokov
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Sujet: Re: Malgré la nuit
Lun 22 Aoû - 22:03



Malgré la nuit

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Les durs roches jaillissant de la gorge du démoniaque, Halyna a l’habitude de murmures mauvais sifflant dans ses oreilles, des menaces, des échos mortuaires, ces crachins de douleur pour rabaisser, détruire, exploiter ; elle sait qui il est, ce tyran de luxure, Asmodée dans son palais de plaisir. D’une éraflure sur son bras, et la main ensanglantée du bout de verre sur les lignes de sa vie, elle constate que les cruautés n’effleurent plus l’âme, des sentiments tristesse disparus au fil des nuits vendue. Elle affronte le titan, toujours plus fort, d’une masse musculaire orgueilleuse roulant sa fierté sur le corps géant, un homme, un masculin, un apôtre brisant les vierges, les madeleines, les naïves, innocentes enfants ; elle les voit Halyna, ces petites nouvelles tirées par les cheveux broussaille dans la chambre du sultan. L’égoïsme même n’existe plus dans le cœur, dans les désirs de la gosse et maintenant c’est la lassitude venant pénétrer les veines carmines d’une colère invisible, petite mort sage qui s’expose, s’assied, s’allonge, une silhouette n’ayant conscience de sa chair, des membres lascifs sur le sol saleté. Elle ne réplique pas, elle ferme ses paupières, des poings devenant cimetière. Il rit, et ce son écorche ses oreilles, les souvenirs se faufilent, comparaison atroce d’un serpent au lion protecteur, son père, lui le barbue à qui elle avait offert l’amour d’une gamine souriante ; Halyna vouée à l’avenir radieux d’une artiste, ballerine à l’opéra de Moscou, séductrice des mots dans des carnets barbouillés d’encre et de vers chatoyant l’intelligence.

Catin, le mot résonne, explose le souffle, c’est la poigne féroce, courroucée du tigre qui tient sa gorge en étaux. Des billes de fer où grondent la colère, la puissance, le refus qu’une sale peste s’exclame, ose trembler, ose montrer ce qu’elle est, ose s’approprier une identité, des revendications, des menaces, une agressivité. Quelques fois, dans son lit aux draps satins elle songe, réfléchit, aimerait changer de comportement, se métamorphoser en arbre, statue, objet immobile. Dans la poigne de l’autre, elle lance un regard amère à son carnet de cuir volé, des dessins bousillés par la chaussure royale, elle s’étrangle, ne sent rien, juste la fin peut-être. Une mort proche, qu’elle accepte. Elle ne le regarde pas, ne montre pas sa faiblesse, elle ne sourit pas, clos ses pupilles, les paumes se serrent, faibles, et quand Melchiorre lui chuchote patiemment, presque amoureusement, le supplice qui l’attend, elle ne se défend pas, elle reste de marbre. Passivité régente, la force sommeille, apparait, valse avec l’expression éteinte, allumée de la demoiselle. Elle est en vie, elle existe, c’est ce qu’elle lui dit silencieusement, défi dans ses iris pailleté de rébellion couronnée.

Le souffle brûle les poumons décomposés, éreintés, elle s’agenouille devant le roi caprice qui, dans son bon vouloir, l’a relâché. La tête baissée, elle contemple le sol, résignée enfant devant la force vainqueur. « Je sais. » que je ne suis qu’une catin à baiser, un corps à consommer, je sais. Elle tue ces derniers mots dans la respiration saccadée. Se levant, cachant les douleurs, l’évanouissement, elle se dirige vers cette croix effrayante, instrument des hurlements anciens, cette croix où pendent des lanières cuir, des métaux coupant les figures sublimes. Combien sont venus ici, crucifiés pour quelques heures ? Elle souffrira, elle en frisonne, s’approchant doucement comme pour apprivoiser une bête monstrueuse, des poignets qu’elle dévoile, elle touche la torture future, elle ne montre pas la peur qui grouille dans ses membres, la pétrification de ses jambes face à la malice infernale. C’est elle qui goûte aux liens, défait les sangles et l’offre au maître détesté. « Je n’ai pas le choix de toute façon. » Haussement d’épaule, le visage grave, les traits tirés. Elle espère secrètement que le corps ne survivra pas, déchiqueté, écartelée, bonne à rien pour les ventes à venir.

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Melchiorre Donatello
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Sujet: Re: Malgré la nuit
Sam 1 Oct - 9:28

But, the horror ?

The horror was for love.


Langue qu’il voudrait arracher, brûler au fond de sa gorge, créer l’étincelle magique. Enfant incapable de parler, d’aligner une phrase correcte. Toujours cette fausse politesse, qu’elle lui sert, croit qu’il ne remarque rien ? Chienne qui ne baisse pas les yeux, relève la tête, affronte. Envie de la détruire, de fracasser le crâne, d’en déloger la cervelle, les membranes. Tout faire exploser. Garder le corps pour quelques derniers sacrifices. Scier, jeter, ne plus regarder. Un rire s’étrangle dans la gorge, grouille un temps. Répercutions d’un écho infernal. Il l’observe jouer avec le maléfice, l’engin qui n’est pas pour la torture, elle se trompe l’idiote, croit qu’il s’amuse d’une croix pour rendre au trépas les poupées. Elle n’y connaît rien, elle ne sait pas. Stupide enfant. Melchiorre observe le jeu. Les sangles entre les doigts de la petite. Elle se croit maligne. Croit apaiser le fauve de quelques paroles, d’une soumission faussée. Lui ne torture pas, lui ne touche pas. A l’horreur de ces corps malades, de la putréfaction effleurant l’épiderme. Des chiens pour effectuer le travail. Il devrait en appeler un. Qu’il s’amuse un peu.

Mâchoire de l’Imprudente qu’il tient entre ses doigts. L’envie d’éclater les os. Un son singulier, grandiose. « Ce n’est pas pour toi… ce n’est pas un jeu pour les enfants incapable d’obéir » Elle ne sera jamais ce qu’il veut. Juste la Désobéissance. Incarnation d’une liberté qu’elle essouffle chaque jour. Il s’éloigne. Il cercle dans la pièce. Regard en biais vers le corps plus tôt présenté. Travail intéressant, mais l’intérêt se borne aux limites de l’acceptable. Tuer. Elle lui a promis sa mort, susurrer entre deux autres mots. « C’est l’espoir qui te permet de survivre ? … de m’imaginer mort ? » Il est dos à la pierre, les bras croisés au torse. Nonchalance qu’il arbore rarement. « Si je meurs… un autre prendra ma place, et ton supplice continuera. Tu te trouves dans la gueule de l’Enfer, tu peux ramper, gémir, tu n’as pas de quoi payer ton retour » Les lippes s’étirent, s’allongent. Démon mimant l’atrocité. Il rayonne d’horreur entre les piliers, le visage rogné d’une flamme mourante. Caves du palais. Le lieu des derniers soupirs, de la condamnation des vies. Les doigts effleurent la pierre, laissent un sillon rouge, souvenirs du père torturant les infidèles, les putes et les cafards. Hurlements qui remontaient à la surface, entre les fissures, se faufilant, allant jusqu’à l’oreille de tous les habitants. Il se cachait dans sa chambre, une oreille contre le mur. Entendre les échos. Deviner. Frissons d’un plaisir juvénile.

La pièce vrille d’une lumière sournoise. Un jeu d’ombres dans lequel elle ne pourrait pas le surprendre. Les lieux sont siens. Cartographiés à la mémoire. « J’hésite… dois-je t’enfermer avec ton camarade le cadavre, te jeter aux mains de mes chiens ou… proposer tes services pour un minimum de cinq participants ? »



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Sujet: Re: Malgré la nuit

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