explosion d'étoiles.

T'aurais pu avoir la vie parfaite, tu sais.  T'aurais pu tout avoir.  Putain, tes parents étaient riches.  Ils avaient leurs problèmes, mais t'avais tout l'argent nécessaire pour avoir un bel avenir.  Ton père n'était peut-être pas parfait, il trompait ta mère et prenait régulièrement de la drogue, mais il était présent pour vous.  Ta mère, elle, elle était probablement trop fermée.  Elle n'aimait pas la nouveauté, elle était effrayée par tout ce qu'elle ne connaissait pas.  Ça vous pourrissait la vie, mais au moins vous étiez en sécurité.

T'avais 16 ans quand tout a changé.  Tu avais un bel avenir.  Tu allais intégrer une Université de renom, mais ton père a annoncé à la famille qu'il avait tout dépensé l'argent.  Comment a-t-il pu dépenser 750 000$ en 10 ans?  Ça fait beaucoup d'argent, beaucoup de drogues, beaucoup de femmes, mais ce n'était pas le pire.  La famille était maintenant endettée.  Vous avez dû tout vendre.  Vos rêves, votre futur.  Vous avez tout perdu.  En quelques mois à peine, vous aviez déménagés dans un petit appartement miteux et tes parents étaient en divorce.  Les choses auraient pu restées ainsi, seulement si ton père aurait été moins stupide.

Tu avais 22 ans.  Tu faisais tout ton possible pour aider ta mère à survivre dans ce monde pénible et dangereux.  Lorsqu'on est riche à Florence, tout est parfait.  On vit la vie de rêve, mais une fois que l'on perd cette richesse, vivre devient dangereux.  Les gangs de rue, les personnes peu fréquentables.  Les explosions de colère, les coups de feu, les victimes.  Tu protégeais ta famille de tout cela pendant que ton père s'enfonçait.  Puis un soir, tout a changé.  La mafia a débarquée.  Ils ont défoncés les portes, ils ont réunit la famille dans le salon.  Personne ne comprenait ce qui se passait.  Et un homme a fait entrer ton père de force dans le salon.  Il était amaigrit, blême, il n'avait pas dormi depuis un bail.  Il faisait peur à voir.  « Perdonami. Mi dispiace tanto. »  Qu'il prononce dans un souffle.  L'homme lui assène un coup derrière la tête et il tombe à genoux, devant ta mère.  Elle le regarde dans les yeux et elle ne peut s'empêcher de pleurer.  « Che cosa hai fatto? »  Tu essaies de comprendre ce qui se passe puis un autre homme entre dans la pièce et tire dans la jambe de ton père.  Il se met à hurler de douleur en se tenant la jambe et tout le reste de la famille se regroupe pour se prendre dans les bras.  Tu tiens ta petite soeur dans tes bras en lui flattant les cheveux pour tenter de la rassurer, mais elle est inconsolable.  Puis l'homme vous ordonne tous de vous mettre l'un à côté de l'autre, couchés au sol.  Vous vous exécutez sans chigner et vous vous tenez tous par les mains.  Le même homme qui a tiré sur ton père marche tranquillement devant vous en expliquant pourquoi vous êtes là.  « Vous êtes ici parce que monsieur Paride a usé de notre gentillesse.  Peut-être vous êtes vous demandés pourquoi nous vous avons convoqués, non?  Il nous a fraudé.  Il nous a volé plusieurs centaines de milliers de dollars en drogues, armements et femmes.  Aujourd'hui, c'est le moment de régler les comptes en vous éliminant tous. »  Ta soeur tient ta main d'une telle force que tu ne la sens plus.  Tu inspires et expires bruyamment alors que le premier coup de feu retentit.  Tu ne sais pas qui s'est fait tiré dessus, mais tout le monde se met à crier.  Deux autres coups de feu retentissent avant que l'on entende des sirènes de police.  Les hommes se mettent à crier des ordres en italien et un silence plat s'installe dans la pièce.  Tu relèves la tête et vois tout le monde sauf ta soeur inertes au sol.

Depuis cette soirée, tout a changé.  Tu as dû te cacher avec ta soeur.  Tu as dû vivre dans l'ombre.  Tu avais même déménagé dans une petite campagne en bordure de Florence pour être certain de ne plus avoir ces hommes à vos trousses.  Pourtant, la veille de tes 28 ans, un grand homme cogne à ta porte.  Ça aurait pu être n'importe qui, alors tu as ouvert sans te soucier de quoi que ce soit.  Les derniers événements s'étaient tout de même produits il y a 6 ans.  6 longues années que tu as passé avec ta soeur dans une petite maison.  L'homme est entré comme s'il était chez lui et t'as mit une arme sur la tempe.  C'est à partir de ce moment que tout a dégringolé.  Ils t'ont amenés de force dans une voiture complètement noire, laissant ta soeur seule dans la maison.

À partir de tes 28 ans, tu devais travailler pour les Donatello pour rembourser l'argent que ton père a prit à la mafia.  Tu vendais ton corps et tu valais cher.  La famille s'était fait beaucoup d'argent grâce à toi.  Tu couchais surtout avec des hommes et tu détestais cela.  Durant plusieurs années, tu avais des envies suicidaires.  Tu avais envie de mourir et tu as essayé de t'arracher la vie à plusieurs reprises, mais à chaque fois, un homme des Donatello te "sauvait" la vie puis te battait pour que tu comprennes enfin la leçon.  Tu as arrêté ces tentatives de suicide lorsque l'on t'as promit que tu reverrais bientôt ta soeur, et ils ont tenu leur promesse.  Tu avais l'impression que tout allait finir par s'arranger.  Après toutes ces scènes que tu n'arrivais plus à contrôler ou effacer, tu allais enfin revoir ta petite soeur.  Tu ne l'avais pas revue depuis 8 longues années.

Les retrouvailles ont eu lieues dans une coin très mal vu de Florence, mais c'était mieux que rien.  Elle était devenue une femme, elle était magnifique.  Tu n'arrivais pas à enlever ce sourire de ton visage.  Elle s'est approchée de toi, des larmes aux yeux, mais un énorme sourire aux lèvres en prononçant: « Il tuo volto ... »  Ton visage?  Il était couvert de bleus, ils t'avaient passés à tabac.  Ils s'étaient fait plaisir pour que tu sois sur ton 31 la journée que tu reverrais ta soeur.  « T'inquiètes pas, je vais bien. »  C'est tout ce que vous avez pu vous dire avant qu'ils ne vous séparent à nouveau.  Le big boss est venu te voir.  « Alors comme ça tu veux arrêter?  Nous t'offrons une chance, tu peux arrêter quand tu veux à partir de maintenant.  De toute façon, tu es devenu trop vieux, mais il y a qu'une seule condition: tu dois bosser pour nous pour terminer de payer ta dette. »  Tu aurais été prêt à accepter n'importe quoi et c'est ce que tu as fait.  Tu as accepté.  Après tout, il voulait seulement que tu t'occupes des autres femmes qui faisaient comme toi.  Il voulait que tu deviennes proxénète pour eux et tu as accepté sans chigner.  N'importe quoi, pourvu que tout s'arrête, mais les choses ont empirées.  Ils t'ont apportés ta première femme et le choc.  Tu es tombé à genoux en pleurant, en les suppliant de prendre n'importe qui sauf elle.  Pas elle, pas ta soeur, mais ils ne voulaient rien entendre.

Tu dois donc t'occuper des autres femmes, celles qu'ils appellent affectueusement les salopes, les pétasses, les charognes.  Tous les noms sont bons, mais tu dois surtout t'occuper de ta soeur.  Tu vois bien que ça la détruit autant que ça t'as détruit, mais tu ne peux rien faire.  Pas contre eux.  Alors tu fais tout pour lui faciliter la vie, tout ce que tu peux faire, tu le fais, mais ce n'est pas facile.  Non, elle sombre.  Elle tombe si loin, si rapidement.  Elle se détruit, mais tu ne peux rien faire et ça te tue.  Qu'est-ce que tu pourrais bien faire contre eux?  Peut-être buter les big boss?  Non, c'est trop dangereux.  Alors tu penses sérieusement à fuir Florence, quitter pour un autre pays.  Loin d'eux, loin de ces monstres.