i'm a nightmare dressed like a daydream ~Lucrezia

Brigante, nom connu de toute la bonne société florentine. Recevoir une invitation à dîner de la part du patriarche est un honneur et bien se faire voir de lui, permet de s'offrir une protection. On aimait beaucoup la femme, Giula, elle s'occupait des malheureux et faisait beaucoup de dons à l'orphelinat  de la ville. Le père, lui, était directeur de l'hôtel Flora qui accueillait des clients fortunés et puissants. Certains avait construit leur fortune de façon honnête et droite quand les autres étaient simplement les grands noms de la mafia italienne. Une maison close ou bordel, c'est comme vous voulez,  s'était ouvert dans les sous-sols de l'hôtel grâce aux Donatello. L'endroit a été décoré de façon à montrer l'opulence et la richesse du patron et donner envie aux clients de toujours dépenser plus. C'était le meilleur ami et bras droit de Giorgio qui s'occupait de l'affaire. Un homme froid et sans morale qui n'hésitait pas à piocher dans les catins pour assouvir ses pulsions.

C'est dans ce monde que Lucrezia vit le jour. Ce prénom n'a pas été choisi par hasard, il n'est pas sans rappeler Lucrezia Borgia à qui l'on a prêté certaines immoralités comme l'innocence. Sa mère aimant ce prénom, elle l'a choisi pour sa fille unique afin de dévoiler au monde entier, la beauté dont celle-ci sera doté. Oui, elle sera fille unique car Giula va devoir subir une opération qui la rendra stérile, ce qui signifie que c'est la petite fille qui héritera de tout. C'est pour cela que son père fit un pacte avec un homme puissant pour que son fils épousera sa petite Lucrezia quand celle-ci atteindra l'âge de trente ans. Un mariage arrangé qui assurera la prospérité de sa richesse et protégera son unique enfant de la pauvreté. Il se disait tous les jours qu'il avait fait cela pour le bien de sa fille et qu'il ne voyait rien d'autre pour la protéger, il essaya aussi de convaincre sa femme du bienfait de ce pacte qu'il avait conclu avec un homme de la même trempe. Mais avant d'exposer le plan de son avenir, il protégea sa fille en lui cachant l'univers dans lequel elle grandit et fait tout pour qu'elle soit une jeune fille respectable et douce. "Papa, pourquoi je ne peux pas aller dans les sous-sols ?" cet interdit la fascinait et la jeune femme s'imaginait des milliers de choses à propos de ce qu'il se passait en bas, son père lui cachait-il quelque chose dont il avait honte ? Protégeait-il les biens de ces personnes bizarres qui viennent à l'hôtel ? Des questions qui resteront sans réponse encore pendant plusieurs années car dès qu'elle aborda le sujet, son père se mettait en colère. On ne lui avait pas dit tout ce qui a été décidé pour elle, ces secrets seront dévoilés à sa majorité. En attendant, on lui donna une éducation impeccable, pour ne pas éveiller ses soupçons.

"Chut, mon père ne doit pas être au courant que tu sois là", du haut de ses seize ans, la jeune Lucrezia goûta aux plaisirs de la chair avec l'un des membres du clan Donatello. Il n'était pas dans son lit par hasard, on lui avait donné pour mission d'apprendre à l'adolescente de parcourir sa sensualité et sa sexualité, ce qui pourrait lui servir plus tard. On la formait à être une parfaite matrone, à savoir parler à ses filles et les aider à satisfaire les besoins les plus bizarres des clients. Il fallait qu'elle soit parfaite aux yeux du parrain, que son bordel soit le meilleur possible.

A sa majorité, elle reçut un cadeau de ses parents, un trousseau de clé. Elle ne comprenait pas à quoi il servait. "Ceci sont toutes les clés de l'hôtel. A présent, tu vas m'aider à diriger cet endroit car plus tard il sera à toi." La jeune femme regardait ses deux parents, elle ne comprenait toujours pas où ils voulaient en venir en lui offrant ce trousseau de clé. La seule chose qui était claire, c’est qu’elle va diriger l’hôtel avec son père et que plus tard, elle en sera la boss. « Etre à la tête de l’hôtel implique autre chose aussi. Tu as toujours voulu savoir ce qu’il y avait dans le sous-sol ? Aujourd’hui tu vas le découvrir, cela fait partie de ce que tu vas hériter. » Son père venait de piquer sa curiosité, elle allait enfin découvrir ce qu’il se cachait en bas et mettre fin à toutes les questions qu’elle se posait sur cette partie de l’hôtel. Accompagnée de ses deux parents, Lucrezia encore innocente, se dirigeait vers le fameux sous-sol. Quand elle vit ces jeunes femmes si peu vêtues et se collant aux hommes qu’elle reconnaissait, Lucrezia fut choquée. C’est donc cela que son père lui cachait ? Elle regarda tout ce qu’il se passait autours d’elle, non elle ne voulait pas y croire. Son père, celui qu’elle pensait droit en affaire était tout le contraire. A présent, sa mère prit la parole utilisant cette voix douce qu’elle prenait tout le temps pour calmer son enfant. « Ton père et moi faisons partis du clan Donatello et en toute logique toi aussi. Et ce que tu vois devant toi, ce sont des jeunes femmes qui vendent leur corps à ces hommes, qui sont à la recherche d’un peu de compagnie et de plaisir charnel. A présent, c’est toi qui va s’occuper de ces catins, de faire attention à ce que les clients soient contents d’elle et qu’ils reviennent. Tu vas devoir savoir te faire obéir d’elle et te faire respecter. Il est important que cet endroit fonctionne très bien. Il ne faudrait pas s’attirer les foudres du Don. » Elle déposa un baiser sur le front de sa fille puis, les deux adultes se retirèrent pour que Lucrezia se rende bien compte de tout ce qu’elle vient d’avoir. A la fois choquée et intriguée, la blonde se faufila dans cet endroit qui suait la luxure et l’argent. Au fur et à mesure qu’elle entrait dans cet endroit, elle vit dans tous les coins ces femmes sur les hommes ou à leur genoux, leur donnant le plaisir qu’ils étaient venus chercher. Petit à petit, sa peur partit pour faire place à la fascination. Deux ans plus tard, elle a pris complètement les rennes du bordel, régnant dessus avec une main de fer. Elle avait réussi à se faire respecter des filles et savait comment les appâter pour obtenir ce qu’elle voulait des catins. C’est à ses vingt ans que ses parents ont jugé bon de l’informer pour son mariage, arrangé bien avant sa naissance. « Pardon ?! Mais ça sera quoi à mes 25 ans ? Vous allez me dire que j’ai du sang noble et que je dois préparer un coup d’Etat pour reprendre le pouvoir ? Au moins, est-ce que c’est encore légal de faire un mariage arrangé ? » Depuis petite, elle rêvait du prince charmant et d’une histoire d’amour grandiose comme dans les contes de fées et on vient de lui annoncer qu’elle avait déjà un mari qui l’attendait. Ne sachant rien de lui, ni même ne voyant pas à quoi il ressemblait, elle ne pouvait pas accepter cette proposition. Mais son père sous-entendait qu’elle n’avait pas le choix et qu’à ces trente ans, elle deviendra la femme de cet inconnu.

A présent, la maison close fonctionnait très bien et les clients sont satisfaits des filles et on n’entendait pas des plaintes venant du Don. La date de son mariage allait être avancé, une décision de son père pour des raisons inconnues à la jeune femme. La rencontre n'était pas encore faite mais on avait promis à Lucrezia n'allait pas tarder.

Allant tous les jours rendre visite aux filles, elle avait remarqué un homme aux cheveux bruns. Tout de suite, elle l'avait reconnu et savait qu'il appartenait à des ennemis des Donatello, un Caraggio. Un homme dont elle ne pouvait pas approcher, on lui avait ordonné de limiter ses contacts avec mais pourtant quelque chose en lui la fascinait. Il faisait prospérer son commerce et savait trouver les mots pour se faire apprécier des catins et de la matrone. Se faufilant dans les couloirs pour vérifier si tout se déroulait bien, elle s'était arrêtée là où une porte était entrouverte, c'était lui occupé avec Yulia, l'une des catins. Dès qu'il venait, elle regardait, pourquoi ? Une question que la jeune femme se posait toujours, certainement pour vérifier s'il ne faisait pas mal à sa marchandise. Elle attendait à présent sa venue avec impatience, à le regarder encore une fois s'affairer avec l'une des prostituées.