beautiful pain

L’adrénaline. C’est devenu quelque chose dont tu as besoin, quelque chose bien plus puissant que n’importe quelle drogue à tes yeux. Comme un test perpétuel que tu t’adresses à toi-même, tu braves parfois le danger sans même prendre conscience de l’ampleur de celui-ci. Tu t’es surprise à aimer ça la première fois, et c’est désormais devenu ton quotidien. T’a besoin de ta dose, parce que sans ça t’a peur de rechuter. +  Tu sais très bien manier l’art de mentir, et ça depuis ton plus jeune âge. Il suffit que tu emploies les mots justes accompagné d’un joli sourire, et tu as instantanément le monde entre tes mains. Tu l’as d’ailleurs prouvé de nombreuses fois lors de tes thérapies ou même lors de situations de la vie courante. S’il y a bien une personne avec qui tout ce stratagème ne fonctionne pas, c’est bien ton frère, et seulement lui. + Tu as beau braver le danger en permanence et avoir vaincu une maladie bien plus terrifiante que certains pourraient le penser, tu ne pourras jamais nier ta peur du noir. Une peur qui s’est installée en toi il y quelques années déjà, et dont tu n’arrives tout simplement pas à te séparer. La simple idée d’être enfermée dans une pièce sans la moindre lumière te fais froid dans le dos et il est hors de question pour toi de dormir dans celle-ci. + Tu sais pertinemment que tu vis dans une société de merde, et encore plus lorsque tu vis dans une ville remplie de pourritures corrompus jusqu’à la moelle. Mais malgré ça, tu ne peux t’empêcher de voir le bien en chacune des personnes que tu croises. Tu as toujours pensé que chaque être humain possède une part de bien, même si celle-ci est bien enterrée. + Tu ne t’es jamais sentie à ta place, où que tu sois. Même si tu fais désormais partie d’une nouvelle « famille » dans laquelle tu as réussi à t’intégrer, tu ressens toujours ce malaise perpétuel en toi. Toujours trop ou pas assez, tu auras toujours ce sentiment de mal-être et tout ce qui va avec. Tu auras toujours ce manque de confiance en toi certain, et cette peur qu’un jour celui-ci se retourne contre toi à nouveau. + Tu t’es formée une carapace presque indestructible, avec laquelle tu as réussi avec facilité à te faire des amis. Des amis avec lesquels ta relation reste fragile malgré tout, une relation basée sur tes secrets et tes mensonges. + « Si quelqu'un t'a fait du mal, ne cherche pas à te venger. Va t'asseoir au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre. » un proverbe que tu ne peux approuver qu’à moitié. La vengeance est quelque chose de primordiale. On ne peut plus faire confiance à personne, ni soi-même. Mais lorsque ce besoin se fait ressentir, il sera assouvi quoi qu’il arrive. Par tous les moyens possibles et inimaginables s’il le faut. + Tu as été comme balancer dans cet engrenage dont tu es désormais incapable de te démener. Les Caravaggio sont désormais ta seconde famille, et tu es prête à tout pour montrer de quoi tu es capable. Aussi loyale qu’un chien puisse l’être à son maître, tu es devenu en un an quelqu’un de dévoué, prenant tous les risques nécessaires à la survie du gang. + La musique russe te transporte, t’amène dans un autre monde qui pour un instant te donnes l’impression d’être de retour au pays. Tu te sens à nouveau toi-même, à nouveau Yulia, cette petite fille dont le nom résonne complètement faux désormais. Cette langue dont tu as dû te séparer malgré toi, cette culture dont tu n’as que des piètres souvenirs. Elle te manque la Russie, bien plus que n’importe quoi d’autre dans ce bas monde. + Tu n’aimes pas t’engager. Tu n’aimes pas ces foutues relations dont tout le monde parle. Tu n’aimes pas la façon dont les couples s’embrassent, et encore moins leurs façons de s’aimer. Tu ne comprends tout simplement pas, et t’aimerais pouvoir passer en travers de tout ça. Et malgré ça, tu continues de te foutre dans des histoires plus bordéliques les unes que les autres, qui semblent te détruire de l’intérieur comme l’ont si bien déjà fait tes vieux démons.