(1/2 LIBRE) la voie lactée

L’étoile filante, l’astre éteint traversant le ciel en brulant de mille feux. Le gamin au cœur brisé qui pourtant ne peut s’empêcher d’avancer, continuer, ne jamais s’arrêter. Avec les poings serrés, les crocs tendus, toujours prêt à mordre à pleine dents ses assaillants, vendre sa peau aux enchères pour leur faire comprendre qu’il n’était pas dispensable, qu’il était sa propre personne. Gamin avec la fureur de vivre, la rage de perdre, dans ses yeux s’étalent des constellations sans noms. L’univers dans les prunelles, la terre au bout des doigts, il n’était rien de plus qu’une étoile. Filante. Une étoile striant le ciel de son éclat alors qu’à des milliers d’années lumières de là il était en train de s’éteindre. Orphelin dont personne ne souhaitait, rebut d’une société incapable de le voir pour ce qu’il valait, il ne cessa de lutter contre l’oubli. Lutter contre cette vie qui n’offre rien et qui prend tout. Casse-cou à la dent dure, adolescent portant sa haine comme une armure, les gamins dans son genre on les retrouve vidé, le cœur éclaté sur le bitume. On les retrouve de la poudre plein le nez et à la bouche rien de plus que de l’écume. L’étoile filante a jamais cru en son futur. Jamais écouté les conseillers d’orientation lui parlant d’avenir et de crédits à payer. Lui parlant de famille et de responsabilités. Enfant d’une Rome inatteignable,  exilé dans une Florence à sa mesure, il décida de prendre la vie à pleine main, quitte à en consumer les deux bouts. Etre de passion, c’est un feu intarissable qui s’écoule dans ses veines, s’échappe par ses poings alors que ses phalanges rencontrent la chair molle de ceux se dressant sur son chemin. Découvert par Romeo alors qu’ils étaient que des gamins lançant des pavés contre les voitures, leurs premières déchirures furent leurs premiers mots. Ravagé par la vie, la gueule éclatée par les coups de poings reçus dans les dents, l’étoile filante fonçait toujours tête la première. Etre de mauvaises habitudes, il avait appris à courir sans regarder, tendre les mains devant lui sans se protéger. Le Lupi l’aida, se faisant rempart où l’étoile filante n’était que vulnérabilité, tendant les poings pour l’aider le temps qu’il comprenne la réalité du monde dans lequel ils évoluaient. Dans son sillage, Romeo observait, silencieusement. Avec son air pensif, ses calculs trop compliqués, il adaptait la trajectoire de son ami, lui évitait les déboires d’un autre nez cassé à s’écraser dans le mauvais jardin, se frotter aux mauvaises personnes. Frères d’armes, frères d’âmes, ils se sont choisis, gravant à même leur chair l’autre comme une part d’eux même. Adolescents en mal d’être, en mal de devenir, sans un mot, rien de plus qu’un regard, l’étoile filante accueillit son frère lorsque ce dernier arriva chez lui complètement secoué par ce qu’il avait fait. Il sait pour ses parents, sait pour le patricide, matricide et fratricide commis par avidité. Il sait pour les ombres dansant le long de ses prunelles sans qu’il ne puisse les repousser. L’étoile se consumant dans les nues le sait, l’a toujours su et pourtant n’est jamais partie, partageant les ténèbres de son ami comme un linceul dont il avait décidé de partager le poids. Lorsque Romeo n’a plus la force de porter le monde, lorsqu’un jour ce dernier abandonne son rôle d’Atlas, il s’occupe de porter la voute céleste. Le dos courbaturé, les mains prêtes à rattraper son ami de toujours, il ne sait pas comment faire autrement. Ne sait pas comment ne pas faire passer sa moitié en premier, ne sait pas comment penser d’abord à leur étoile naine et lui. Parce que sans eux il n’est rien, car à trois ils sont tout.  Ils sont violence et calme. Ils sont abomination et pureté. Ils sont le présent et le futur de cette nation. Il le sait, avec son arrogance souvent mal placée, cette impulsivité que bien souvent le Lupi lui reproche. Dans leur trio, il est la force brute. Le cœur qui bat et bat jusqu’à en déplacer des montagnes. Il est le centre de leur histoire, celui qui s’émeut, celui qui agit avant de réfléchir. Il est la force les faisant bouger, le moteur de leur armée.

27 ans ; tatoueur professionnel dans le salon de tatouage Cantina di Lupi ; orphelin abandonné d’aussi loin qu’il s’en souvienne, même s’il a des origines romaines il se considère comme un pur florentin, sa famille ce sont Romeo et leur étoile naine, le trio d’inséparables qui s’est découvert à l’entrée de l’adolescence, il les protège, il les aime, il ne peut vivre sans eux, trempant dans les affaires des Verrochio, il est le rabatteur,  avec sa belle gueule et ses sourires tordus il fait craquer les filles et les hommes avant de les offrir aux doigts glacés de son meilleur ami ; sa sexualité est débridée, néanmoins il entretient une relation ouverte avec la fille de leur groupe au plus grand dam de Romeo qui ne sait comment dire les choses, ils se bouffent la gueule, se crachent au visage, mais une fois la nuit tombée ils ne peuvent vivre sans l’autre ; l’étoile filante, malgré la loyauté étouffante qu’il éprouve vis-à-vis de ses amis s’est alliée à une maison rivale à celle des Verrochio, conscient du désir de Romeo d’avoir plus de pouvoir il pense faire bien en jouant les agents doubles, précipitant la chute du voleur d’âme dans l’espoir de mettre son ami sur le trône ; la personne que j’imaginais parfaitement pour le rôle était nico tortorella avec ses tatouages, sa belle gueule et son air ravagé sur certaine photo, néanmoins je laisse votre imagination me proposer d’autres mecs avec des gueules d’accident de la vie.

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Il la trouva pareille à une échouée, le cœur au bord des lèvres et de l’eau plein les poumons. Gamine se noyant dans une vie refusant de lui laisser reprendre son souffle, il l’arracha au foyer destructeur dans lequel elle évoluait. Refusant de voir sa princesse déchue vendue aux enchères comme un vulgaire bout de viande, refusant de la voir faire le trottoir comme cette femme qui ne méritait pas le titre de mère, il la ramena avec lui. Des fragments d’étoile plein les poches, la lumière vacillante de l’étoile naine était déjà éblouissante à l’époque. Issue du milieu populaire, élevé entre des murs ayant vus plus de coups que de mots d’amour, elle était pas droite dans ses baskets, pas totalement. Les épaules voutées en permanence, effrayée par cette vie qui va, qui vient, mais qui finit par toujours s’en aller, elle fut forcée de se défendre à l’époque où elle aurait dû jouer avec des poupées. Caractère de braises, feu follet se consumant dans l’espoir d’être, elle trouva une raison d’exister auprès de ses ainés. Défendue par Romeo, couvée par l’étoile filante, ses frères d’armes l’arrachèrent à la noyade. Devenue femme, étoile éclaboussant le ciel de son éclat mordoré, elle apprit à faire tourner les têtes, apprit à se sentir désirer et aimer ça elle qui répugnait le moindre contact. Le moindre souvenir de ses origines, des mains baladeuses s’attardant aisément sur les jambes des fillettes dont personne ne se souciait. Elle apprit à passer outre, refusant de disparaître comme une supernova éclatant le ciel. Elle était vouée à disparaître, sous des couches de maquillages trop épaisses, des vêtements trop étroits. Voué à disparaître dans le vide que les hommes et femmes passant entre ses jambes allait finir par creuser. Alors, même s’il n’avait pas littéralement du sang sur les doigts, lorsque le Lupi apparu le poids du meurtre de sa famille sur la conscience, elle se contenta de le serrer dans ses bras alors que leur étoile filante traversait la pièce pour aller chercher de quoi s’enivrer. Elle l’a toujours accepté. Entièrement, sans concession. Rien que dans le but d’exister dans ses prunelles elle se fit reine des ténèbres, apprivoisant cette obscurité qui lui allait si bien au teint. Lorsque leur étoile filante atteignit la majorité, elle et Romeo s’installèrent chez ce dernier, découvrant les joies de la communauté, les plaisirs de leur petite famille. Entre les engueulades, les remarques acerbes ne portant aucune violence, ils se créèrent un semblant de normalité. Une normalité où la belle se pâmait d’amour pour son sauveur et où ses meilleurs amis n’y voyait rien. Trouvant dans la chaleur de son autre moitié un réconfort certain, elle est déchirée par ce qu’elle voit dans les yeux de Roméo parfois. Dans leur trio, Romeo est le cerveau, l’implacabilité d’une logique glaciale. Leur étoile filante est le cœur, la chaleur d’une passion que rien ne peut éteindre. Quant à elle, elle est le squelette, fondation sans laquelle ils ne pourraient tenir. Ciment entre leur passé et leur présent, c’est elle qui trace l’avenir de ses doigts fébriles. Ils s’y accrochent désespérément, prenant toujours en compte son avis pragmatique et souvent plus humanisé que celui du Lupi.

25-26 ans ; tatoueuse professionnelle dans le salon de tatouage Cantina di Lupi ; fille d’une petite frappe de rien du tout et d’une catin à la solde des Donatello, l’étoile naine trouva en Romeo un sauveur, une issue de secours, s’accrochant à ce garçon un peu étrange, un peu trop doux, avec la force du désespoir elle n’a jamais eu d’yeux que pour lui, prête à tout pour son héros, la bonne fée de son histoire, elle a pris goût à ses côtés aux ténèbres qu’il apprivoise si aisément ; rabatteuse de grâce, offrande aux victimes en devenir, elle met sa chair aux enchères, hommes, femmes, vieux pervers narcissiques, elle les flatte de ses courbes, les amadoues de ses prunelles incandescentes avant que celui qu’elle rêverait de faire son amant ne les évide avec l’adresse de la faucheuse ; pleine d’une loyauté sans limite aux garçons de la bande, elle ne s’imaginerait pas vivre sans eux, ils ont beau se cracher au visage, batailler en permanence, elle les aime plus que tout, quitte à créer des tensions entre ses amis cherchant auprès de leur étoile filante les étreintes que son soleil éteint refuse de lui offrir ; la personne que j’imaginais parfaitement pour le rôle était kristen stewart avec le peu de tatouages qu’elle possède, sa gueule androgyne et son air ravagé par la vie sur certaine photo.

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