family messes you up (juliana)

Ça pourrait être elle : allongée là, sur cette table, défaite et vulnérable.
Ça pourrait être elle : l’âme esseulée, l’âme exposée, l’égarée qu’il musèle d’un geste ferme.
Ça pourrait être elle : la reniée, la bafouée, l’infidèle à châtier.
Ça pourrait être elle : c’est ce qu’elle se martèle, Juli, spectatrice mi-soumise, mi-résignée de la barbarie assumée. 
Elle l’entend son cœur, qui tambourine depuis sa prison thoracique. Ses battements font échos aux siens et, ensemble, ils jouent toujours plus fort de leur curieuse symphonie, jusqu'à flirter dangereusement avec le point de non-retour.
Elle déglutit amèrement et tente de contrôler sa respiration hachée, tandis que la brute lui murmure délicatement de se calmer.
Elle voudrait crier, lui cracher à la figure, lui vomir des insultes et se débattre de tout son corps frêle. Mais l'amère réalité lui assène un coup à l'estomac et elle capitule, prenant enfin conscience qu'elle n'est plus que le misérable jouet de ce monstre de puissance.
Poupée disloquée, elle est sienne. Son oeuvre. Sous le scalpel, elle est sienne. Sous le scalpel, elle devient sa reine.
Ici, il est dans son élément naturel ; elle est donc là, son arène.
Chaque incision est gracieuse, élégante. La lame froide pénètre sa chair avec soin, glisse comme une caresse.
Il a dans le regard cette étincelle, semblable à celle d'un prédateur face à sa proie. Cette lueur dans ses yeux, Juli, elle l’a déjà entraperçue. Mais que des versions plus ternes, et bien plus maîtrisées. Ce soir, plus de voile : sous la lune impérieuse, il lui offre enfin la vérité toute nue, la vérité toute crue. L’ironie, c’est qu’il lui aura fallu être témoin de sa bestialité pour lui déceler une parcelle d’humanité.


Il marche pas, il domine. Il glisse dans la nuit d’un pas assuré quasi-militaire et Juli, elle, elle peine à suivre, elle trottine derrière. Même dans la pénombre, il en impose, avec sa carrure ciselée et ses traits volontaires.
“Tu me l’aurais fait, à moi ?”
Sa voix fébrile éclate le silence nocturne ; elle est plus transparente qu’elle ne le voudrait : fine et fragile, comme du cristal. Mais au moins, ça a l’effet escompté : enfin, il s’arrête. Et alors qu’un rayon de lune vient éclairer ses traits burinés, Juli, elle maudit déjà son cœur frêle de flancher.
C’est qu’il est impressionnant : ce monstre de puissance qui inspire la grandeur et instille la terreur. On dirait l’un de ces soldats de plomb avec lesquels elle jouait, gamine. Un soldat de plomb grandeur nature, qui d’un seul regard vous musèle.
Alors, elle ferme les yeux, elle reprend son souffle, tente de se donner une certaine contenance, l’illusion du contrôle. Puis elle reprend, les paupières closes, la commissure des lèvres figée en un sourire désabusé.
“Si c’était moi, sur cette table, l’infidèle à châtier : tu m’aurais fait— c’que tu lui as fait ?”
“Ne dis pas de bêtises, ma colombe—”
“M’appelle pas comme ça ; maman m’appelait comme ça.” qu’elle lui siffle, les dents serrées.
Un ange passe.
Il le décapite.
“Elle était devenue ingérable, Liana ; toi, tu ne l’es pas : tu es ma fille.” qu’il balance, comme la vérité suprême. Comme si ce simple fait lui conférait une quelconque stature. Sa fille, sous-entendu : bien plus qu’une vulgaire dissidente ; elle laisse échapper un rire amer.
“Ta fille ? Bordel, j’suis même pas sûre de l’avoir été, un jour.”
Les mots s’étranglent dans sa gorge ; sa voix est écorchée. Encore une pause : elle se mord la lippe, se surprend à sonder son regard, les prunelles avides, elle sait pas trop de quoi.
“J’suis pas ta fille : j’suis ta chose. Ta sacro-sainte propriété. Quelque part en chemin, y’a un truc qui a merdé, quelque chose s’est brisé, et j’suis devenue cette espèce de poupée disloquée qu’tu prends ton pied à façonner.”
Il laisse éclater un rire amusé. Doucement, le carnassier s’approche, plante son regard d’acier dans le tien. La commissure de ses lèvres se fend en un simili-sourire : un ersatz, qui se veut doux et rassurant, mais dans lequel on décèle comme un faux-contact.
“C’est ce que font les pères, ma colombe.” qu’il lui souffle, l’air attendri.
C’est ce que font les monstres, qu’elle pense très fort, la gamine, les lèvres scellées.
Sur ces mots, il lui enveloppe le visage de ses mains de géants parcheminées par le carmin— Juli en hume encore la saveur cuivrée. Un doux baiser volé sur le front, puis c’est lui qui s’envole.

Ce que je l'aime ! nhjgkrnfej c'est beau, c'est même plus que beau c'est... tellement poétique et émouvant, ça fait du bien de lire des fiches comme ça au réveil bien que toutes les fiches soient comme ça, mais je crois que j'étais en manque donc voilà je suis plus en manque En vrai je suis en train de faire un monologue qui part dans tous les sens parce que j'adore ton style c'est à la fois très clair et magique tellement tut emploies les images avec une manière très délicate presque mélancolique aussi. L'histoire c'est un petit bijou, surtout la dernière scène on assiste à ça sans rien pouvoir faire (faut absolument que tu fasses le père en scénario ).

On va dire que le gif est totalement en relation hein Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de Florence, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pense à faire un détour par la LISTE DES METIERS. Tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres florentins. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.