(aliquis non debet esse judex in propria causa)

son regard se fixe sur le vide alors que le gamin observe, les genoux ramenés contre sa poitrine et ses bras les entourant, il est silencieux, invisible, il est là, regard, analyse la situation qui lui échappe, sans doute trop jeune encore, il n'est même pas certain de réussir à compter les années, il n'en ai plus sur, le temps lui semble différent, ici, à florence, toustlui semble différent et étrange. une mèche blonde tombe négligemment sur son front alors qu'il ne bouge pas, semble figé dans le temps ou dans ses souvenirs, lui-même ne sait pas réellement alors qu'il ferme finalement les yeux, sontfront venant se poser sur ses genoux, son souffle est tremblant et il sursaute quand une main se pose sur son épaule. jonas relève la tête pour croiser le regard azur identique au sien, il soupire doucement, de soulagement sans doute. « tu te rappelles l'hiver de nos six ans ? » un air de nostalgie dans la voix, regard vague alors qu'il aimerait y retourner, de nouveau, souvenirs qui lui sont précieux. « les parents nous avaient amenés faire du ski, c'était une des premières fois ... j'avais réussis à me casser la jambe en tombant. » il rigole presque tous seul, un mince sourire sur le bout des lèvres alors qu'il pince maintenant ces derniers, il relève un peu la tête. « parfois j'ai mal à la jambe, ça me rappelle cette après-midi. » rire nerveux qui tend un peu plus ses épaules alors qu'il passe une main fatiguée dans ses cheveux. « j'ai envie de rentrer à la maison. » qu'il soupire finalement, sans trop vraiment savoir pourquoi, la nostalgie, sans doute. il secoue la tête avant de se redresser, laisse ses jambes trembler un instant d'être restées dans la même position trop longtemps. un murmure, un souffle qui se perd dans l'océan de la respiration, qui s'entend à peine, le regard se ferme un instant, alors qu'un autre souffle résonne dans l'air ambiant. « moi aussi. »

« j'ai ouïe dire que ton frère voulait partir ? » il relève la tête, à peine, une mèche blonde est remise en place d'un léger mouvement de poignet, un soupire passe les lèvres, le regard se perd un moment. « il a le mal du pays. » réponse évasive, le jumeau qu'il veut protéger malgré tous, les plans de solveig ne lui sont pas inconnus. « qu'en ai t-il de ton cas ? » « pardon ? » « as-tu envie de retourner en norvège ? » la question qui fera décrocher le pactole, les lèvres sèches qu'il pince légèrement avant de les mordilles, chaleur étouffante qui l'englobe, le ton qu'il a entendu menaçant, la réponse a laquelle il doit faire attention, la balle est dans son camp, c'est à lui de jouer. « je ... non. elle me manque, parfois, mais ... ma vie est ici désormais. » il s'empêche de trembler, alors que lui-même ne sait pas si sa réponse est véridique, son esprit confus dans un tourbillon comparable aux abysses océaniques, la mémoire rappelle les bons moments passés alors qu'il ne devrait même plus y penser, il n'en a plus le droit, l'esprit se sépare en une rivalité interne. le silence pesant s'installe, se joue de jonas qui sent ses épaules se tendre légèrement. « s'il te proposerait de partir, tu le suivrais ? » il tourne la tête, croise le regard qui surplombe le sien, les lèvres closes alors qu'il se perd en fixant un point invisible, son cerveau s'embrouille et tout tourne autour de lui, il passe une main sur son visage, puis dans ses cheveux, tirant à peine sur quelques mèches trop pâles. « je ne sais pas je ... c'est mon frère ... » qu'il murmure avec peine, il soupire un peu, se relève, tension qui parcourt son corps alors qu'il sait qu'un regard se pose sur lui, un regard de prédateur, qui lui arrache un léger frisson. « j'ai cours, je dois y aller. » il fuit. encore une fois, se dérobe alors qu'on attend quelque chose de lui, il ne sera sans doute jamais capable de l'offrir, il s'engouffre dans les rues de florence, rabat sa capuche sur ses cheveux trop voyant par moment, il se fond dans la masse, une nouvelle fois.