L'ENFANT TERRIBLE

Bête de l'outre-nuit, du prêt-à-mourir qu'il offre, abonné aux services mortuaires. Seul dans sa chambre froide, donner un second souffle aux bien-nés. Redorer la vie, enfiler les habits d’apparat. Il veut tout connaître de ces gens. Nom, adresse, sociabilité, mondanité, caractère, péchés mignons. Il accorde le tout dans un maquillage discret et subtil. Il instille joie, peine, amour, humour, âcreté, austérité, filouterie sur le visage blême. Il a l'art de faire éclore des rougeurs aux joues. Les proches croient à l'illusion. Prestidigitateur aux yeux du monde. Magie d'un instant volé à la Faucheuse. Escroc, du toc, des paillettes, imiter la vie.

Une vocation qui commença dès sa prime jeunesse. La Mort fut de ses proches. Intimité partagée avec elle. Ce jeu qui finit mal. Le cousin maladroit. Le défi dans les billes bleues brillant d'une duplicité sans nom. Voir jusqu'où on pourrait aller. L'enfant terrible s'évanouit. L'autre meurt. Inadvertance, hasard de la roulette russe. Le foulard trop serré autour du cou malingre. Exploit que de respirer à nouveau, mais l'abruti, à terre, six pieds dessous. Le deal avec la Camarde, celle qui ôte les vies, elle lui fait don d'un métier honorable ; habiller les morts. Le paraître à tout prix, s'efforcer d'embellir le macchabée, le décharné, la charogne baudelairienne, une destinée accomplie.

Il aurait pu s'en contenter Innocente. Il aurait pu sagement garder ses pulsions morbides. Il aurait pu se faire canoniser pour ses œuvres d'art au service du Très-Haut, son employeur. Mais rien ne rivalise avec ce sentiment jouissif et irremplaçable qu'est la vengeance. Le thanatopracteur se fit l'exécutant du Diable. Nouveau patron, nouvelles lois. On ne touche pas à la bien-aimée, l'âme presque sœur, le sang de son sang, qui s'est vue refuser la bonne Fortune. Il a fallu qu'elle tombe dans les canines de l'ogre Donatello. Le dégoût du polaroid, beauté fanée sur l'autel du divin. Blasphème odieux. Il n'avait que treize ans. Son idéal, sa majesté, la princesse Maria qu'il voulait protéger, ô ignominie, ô rage, ô désespoir, n'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? (Fin du delirium lyrico-tragique).

Les catins que le jeunot attire en montrant patte blanche, il en fait du foie gras, du tournedos Rossini, de la pâtée de luxe pour chats. Suffit les métaphores gastronomiques. Les stries le long des gorges, les respirations haletantes, sifflantes, étouffées. La vitalité qui s'échappe dans un râle abominable. Il est ce roi rouge, ce sanglant animal qui massacre la gente féminine comme un troupeau d'agneaux apeurés. Qu'elle vienne l'heure sombre, l'heure du trépas de l'exécrable proxénète. L'obsession à son comble. Se faire l'ami du bellâtre, répondre présent, emprunter des fillettes à son enseigne, devenir fidèle client, entrée VIP, excommunier ses meurtrières névroses dans ce programme one-shot. Faux-semblant, plaisir de l'insoumis. Des messages subliminaux qu'il distille dans l'esprit du brave. Meilleur ennemi juste à côté de toi. Ne le vois-tu pas celui qui portera le coup fatal, tel Brutus, le poignard affûté dans le dos de César ?

(ma première validation par ici, je frétille  ) ce personnage là, que tu vends, l'air de rien, comme si c'était un petit angelot   il a quand même de sacrés problèmes le petit, mais on lui pardonne, il a une jolie bouille   je ramasse ma bave, mais ta plume est quand même bien divine   hâte de le voir arpenter florence, et semer quelques cailloux putains dans le coin  

On va dire que le gif est totalement en relation hein Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de Florence, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pense à faire un détour par la LISTE DES METIERS. Tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres florentins. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.