NO CHURCH IN THE WILD
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Kindly Now

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Sorcha Donatello
Il n'y a qu'un seul but : le pouvoir

Sorcha Donatello

≈ PSEUDO : Neon Demon
≈ AVATAR : Nastya la poupée
≈ MESSAGES : 279
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≈ DATE INSCRIPTION : 17/05/2016

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Sujet: Kindly Now
Dim 21 Aoû - 15:17

Kindly Now

You’re beautiful, but you’re empty.


Sur le troupeau des loups la princesse héritière a chuté, joli enfant paré d’un manteau de soie azur, ses manches roulant sur ses poignets, la ruelle était sombre, enveloppée des ténèbres silencieux, comme une brume sauvage, opaque, dangereuse ; l’enfant partait, l’ange blond, discrète, de sa maisonnée, appartement décoré aux soins de ses doigts de fée, antre de plaisir, de calme, de volupté. D’une montre dans ses poches, l’heure des augures néfastes, Sorcha voulut rejoindre le père, le dieu sur terre, l’être protecteur, aimé, choyé, adoré ; cette figure masculine tantôt sauvage, brûlante de cruauté mais d’amour aussi, une tendresse cachée. Les lueurs faiblardes sur les trottoirs, le peuple en sûreté dans leur lit, elle aurait pu rester, elle aussi, mais l’habitude d’emprunter cette ruelle malfamée, un collier porte-bonheur accroché à son cou de cygne gracile. Quatre animaux, quatre créatures, babines redressés, tentant de fuir la jolie fleur mais contre une communauté de barbare la vierge impuissante se débattit douloureusement contre le vent, zéphyr sadique, souffrance en son ventre quand les lions pourfendirent la chair réservée. Ils la laissèrent, le corps brisé, la peau trouée, striée, égratignée par les poignes féroces. Aucune larme sur ses joues rosies, elle était en vie.

Au palais, les portes s’arquent pour laisser la fillette, l’ombre d’une jeune fille froide, austère, le fantôme d’une reine déshonorée, ses habits de dentelles rapiécés, ses pas aphasiques sur le marbre froid, de chaussures elle n’en a trouvé qu’une, unique survivante écartelée sur le macadam. La montre volée, l’argent déraciné, c’est surtout le corps, ce temple de beauté, une cheville cassée peut-être, d’un maux qu’elle ne remarque pas. L’amertume à ses lèvres tremblantes, elle assimile les gardiens près des portes principales aux chiens violents à présent, elle qui voyait ces hommes comme les titans d’aciers, fidèles, loyales, supérieurs à ces nymphes fragiles, éphémères. Dans sa chambre, cloisons aux fresques pastelles, elle trouve cette bible qu’elle déchire, page envolées, brûlées dans la chaleur d’un feu, d’une main qu’elle approche dangereusement des flammes, les gouttes perlent sur ses paupières violacées. Des larmes glissant, serpentant sur son visage abimé. Le miroir se casse, morceaux éparpillés sur le sol nettoyé. Attirée par ce sanglant ouvrage, l’éclat d’un miroir cristal, elle défait, renverse ses vêtements. Agenouillée, allongée sur les morceaux de verre qui s’acoquinent à la frêle silhouette, griffent, défigurent le pâle travail de neuf mois, de vingt-deux années séchées, arides, ses os se dessinent, essaient de percer la défense, c’est le corps anorexique, nu, le corps d’Eve choqué, traumatisé. En boule, hérisson sur les morceaux taillés, le sang s’écroule en lambeau.

Et l’entrée de son antre se percute violemment contre le mur clinquant, le seigneur réveillé, ses yeux de braise voyant ce spectacle offert, misérable spectacle d’ailleurs ; elle contemple le Christ de ses nuits, le père toujours là à ses envies, quelques moments volés, une éternité pour la demoiselle auréolée. C’est difficile de relever les membres, de bouger ses bras frigorifiés, de s’emparer d’un peignoir, d’un drap, d’un tissu pour recouvrir le châtiment d’une inconscience. Le voulait-elle ? La question s’allume aux étoiles qu’elle contemple, assise devant sa fenêtre, poupée Perséphone dans le monde des limbes se présentant à ses pieds eux-mêmes blessés. Les mots ne sortent pas de sa gorge ailée, ces quelques propos mensongers, rassurants, d’une fille à son père, tout va bien, je vais bien. Elle ne ment pas Sorcha et cela se lit sur son être entier. Elle se détourne du jugement impitoyable, décide de garder ses paroles scellées.



Dernière édition par Sorcha Donatello le Jeu 31 Jan - 18:07, édité 1 fois
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Melchiorre Donatello
Il n'y a qu'un seul but : le pouvoir

Melchiorre Donatello

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Sujet: Re: Kindly Now
Dim 21 Aoû - 18:02

shine on you crazy diamond

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« Elle est sortie »/ « Elle se promène, elle ne fait rien de dangereux, pas pour le moment »/ « Vous voulez qu’on l’a surveille ? » Pas ce soir qu’il dit à ses molosses. Enfant qu’il laisse à ses découvertes nocturnes, à ce monde auréolé de monstruosité. Pas ce soir. C’est la faille dans le système, l’ouverture pour les loups. Le jour de festin. Gueule béante. Melchiorre ignore la bêtise. Ignore l’erreur d’un père ayant souhaité mettre à bas les barrières. Enfant qu’on donne entre les babines des princes de la rue. Il ne sait pas, il ne se doute pas. Bureau dans lequel il s’enferme. Griffonner des comptes, des noms, retracer quelques mots d’anciens manuscrits. La nuit, il se divise en deux. Les fêtes, ou la solitude. L’un et l’autre. Incompatibles. Pas de fille dans ses draps. Pas de poupée pour déverser le foutre entre leurs cuisses tremblantes. Pas ce soir. Couinements qu’il ne veut pas entendre. La solitude. Elle devient sa compagne d’infortune. Silence. Il joue à l’ancien temps, s’éclaire seulement d’une bougie. Elle valse la belle, produit des ombres, des chimères malicieuses en promenade sur les murs. C’est l’heure du repos. Sommeil des rois. La danseuse est soufflée. Obscurité de la pièce. Melchiorre s’évade aux couloirs, cherche sa chambre, prend son temps.

Débandade entre les murs. Cavalerie qui vient à sa rencontre. « Sorcha… vous devriez aller la voir »/ « Elle est rentrée, mais elle n’avait pas l’air bien »/ « Elle a fermé sa porte, on ne voulait pas… on préférait… » Soldats à qui il coupe la parole, les laisse s’écarter. Le monarque file à l’étage inférieur. D’un pas rapide mais contrôlé. Ne pas indiquer la peur, la rage. Garder contenance. Garder l’allure statuaire. Pas de coup contre la porte. Juste son poing qui s’écrase. Sa paluche qui s’enroule et ouvre l’antre de l’enfant vermeil. Spectacle horrifique. Donatello reste sur le pas de la porte. Il n’ose pas. Avancer. Parler. Elle baigne entre les lames, elle se loge dans la douleur et le sang. Sirène massacrée. Le corps est une torture. Enveloppe malade. Les pas grincent sur le plancher. Il veut la sauver de là, l’enlever à son trépas. Petite qui se noie dans un drap. Recouvrir les méfaits, lui faire croire que ce n’est rien. La mâchoire se contracte, les dents se serrent, les poings se forment. La colère serpente à ses ambres. Tempête. C’est sa petite qui est outragée. Enfant au supplice. Il s’avance, il défait les barrières, les tissus, le mensonge. Drap sur le sol. Corps à nu. La peau est craquelée, noircie, rougie, mélangée de teintes diverses. La mort. Les coupures chevauchent les os saillants. Une enveloppe tailladée. Il quitte la pièce, part pour une autre. Salle de bain où coule l’eau. Sorcha qu’il retrouve et prend entre ses bras. Noyer sous l’ondine. Cacher le corps aussi, peut-être… la fillette qu’il dépose dans l’eau. Coloration de sang. « Je sais… je sais. L’eau chaude brûle tes plaies » Sa main passe dans les cheveux de la gosse. Caresse du père. De l’effrayé. Baiser sur le front. Il est accroupi devant le bain. Les bras sur le rebord. Plus humain que jamais. Défait de son armure. C’est le père qu’il endosse. Nouveau costume. « Tend tes bras… tu as des éclats » Peau qu’il libère de des cristaux. Il n’accuse pas Donatello. Pas encore. Des questions qui restent dans le fond de la gorge.

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Sorcha Donatello
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Sujet: Re: Kindly Now
Jeu 25 Aoû - 16:55

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Aux limbes des enfers, Perséphone, l’enfant douleur triomphe des peines, souffrances gravées dans sa chair ; à quatre ils se jetèrent sur elle, agneau froid qui ne trouva la force de se défendre, de combattre, de vaincre ; elle, l’oiseau froid, ailes délicates de la féminité, elle a l’habitude de voir ces nymphes habillées de transparences, dans le harem des clients de son père. Princesse plus que reine, soldat d’un clan oublié, détesté peut-être, cette famille de violence, Donatello trempant dans les vices, les viols surtout. Laissée dans le sillage d’un traumatisme cuisant, de souvenirs hantant, Sorcha la jolie poupée versa les larmes de la fatalité, perles glissant, diamant de tristesse sur son visage égratigné, griffé des crasses caresses de ces amants violeurs. Confiante autrefois, quelques minutes ayant changés sa vie, son existence insouciante ; elle le sent dans ses tripes bousillés, les veines éclatées, les paupières spectrales, Sorcha Perséphone, fantôme à la géhenne brûlante.

Enfouie dans les draps, morte, défunte, poupée brisée, porcelaine explosée, la peau laiteuse, blanche, immaculée, révèle des éclats de ces verres piquant, d’un miroir cassé où le visage de la gosse se répercute, pas de grimace , ni d’émotion, le vide, le néant dans ses agates océans, plus de larmes, ni de supplication, juste le calme où nage un soupçon de terreur indicible, scotché à son épiderme tremblant. Quand le roi, l’empereur père enlève la protection, étoffe noircie, rougie de cette hémoglobine, elle frissonne, essaie de retenir le maigre espoir d’une dignité perdue. C’est son père pourtant, l’homme adoré, celui rayé de défaut, juste le père à la petite fille fragile, sévère aussi ; mais elle y voit un monstre, comme les autres, elle lâche le tissu, impuissante, fatiguée, épuisée. Dans ses bras de titan d’acier, elle ne repose pas sa tête sur son torse, vague détail soufflant l’air d’une peur masculine, dans le bain elle fixe les flots stagnants, les rigoles de sang, arabesques délectable. Elle tend son bras de ronce, veines barbouillées de morceaux étrangers qu’il enlève doucement, tendrement, délicatement. Et les questions ne chevauchent pas encore ses lèvres rêches, juste cette sensation, ce sentiment qui prend place, se love au cœur, deux sœurs narquoises Culpabilité et Honte valse sans vergogne dans l’esprit de la demoiselle essoufflée, elle qui ne souhaite pas montrer la faiblesse, l’inquiétude des conséquences de pleurer près du paternel.

Alors émerge la sirène blonde, des cheveux trempés, elle tente de se lever faiblement, à l’appel d’un lit, d’un temple d’endormissement, oublier les méfaits, les crimes sur son corps, sur son âme ; inconsciemment, devant le miroir, elle cherche la marque de l’enfer, pieuse angelot coupable. Dans le coin de la salle de bain de marbre, elle se recroqueville, allongée, apeurée ; elle n’a pas crié, elle n’a pas discuté, elle est restée passive, acte intelligent pour sauvegarder la vie… « J’aurai du mourir. Je suis déjà morte. Ils m’ont tué. » un murmure dans la quiétude apparente de la pièce meublée, la vasque tentatrice ; elle se penche dangereusement, le reflet de son déshonneur dans les flots qui reculent aux égouts nauséabond, la main se balance terriblement, molle, de doigts se mouvant dans le néant ; elle imagine son corps dans la rivière pourpre, Ophélie punie, Ophélie folle par le traumatisme. Courage d’une adolescente, celle qui se croyait à l’abri, en sécurité, dans les bras de son père elle se blottit. Elle s’accroche, la chemise froissée, le faciès poupin lové dans le cou de l’ainé. « Je ne pourrai jamais plus aimer. Et c’est de ma faute. » Spectre danseur, la silhouette se détourne, vers le lit elle se dirige, se couvre l’anatomie des tissus miel, quelques mèches dépasses, d’une blancheur blafarde, un cadavre, une charogne sur l’autel de la souffrance.  



Dernière édition par Sorcha Donatello le Jeu 31 Jan - 18:08, édité 1 fois
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Sujet: Re: Kindly Now
Sam 3 Sep - 10:02

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Au trépas des vices étrangers. Il observe les rigoles de sang, ces arabesques carmines dessinant leur méfait à l’ondine. Enfant plongée dans l’eau. Le verre est arraché de la carne opale. Délicatesse des gestes, compréhension, douceur. Tout ce qu’il n’a jamais été pour elle. Autre chose qu’un monstre de colère ce soir. L’inquiétude en étendard de ses actions. Il laisse la petite sortir de l’eau, affronter les dalles de marbre, tracer des empreintes rougies. Paroles sibyllines. Incompréhension de ce qu’elle cherche à lui faire deviner. A l’horreur de ces mots en cachant d’autres, ces voiles de vérité.

Il suit Melchiorre, observe la petite se refugier entre les couvertures. « Il faut désinfecter tes plaies » Les mots prennent l’allure d’un froid clinique. Enoncer des faits, agir, ne pas s’inquiéter. Rester neutre. Devenir marbre alors que la fille est touchée. Entrailles pilonnées. Assis sur le rebord du lit, une main caresse doucement l’épaule de Sorcha. Maigre réconfort. « Parle-moi Sorcha, dis-moi ce qui est arrivé… je ne peux pas deviner avec tes énigmes » La voix se teinte de douceur, elle se fait mensonge, cherche à duper la petite, à attiser sa confiance. Savoir, comprendre, agir. Il se doute de l’atrocité, du sang ruisselant entre les cuisses, du foutre se joignant à la partie. Enfant tombée à la gueule des loups. C’est l’espoir qu’ils n’aient rien fait. Juste brutaliser. Juste. C’est déjà de trop. Le drap est arraché. Seconde fois qu’il vole le cocon protecteur, désarme sa fille d’une protection trop maladroite.

De touchers faussement papillons, il lui ordonne de s’étendre, d’arrêter de se recroqueviller. Poigne contre les bras, contre les cuisses. C’est le constat des dégâts. De la brutalité. Des bleus. « Ils ne se sont pas contentés de te frapper… ils sont allés plus loin, n’est-ce pas ? » Main ferme sur la cuisse droite. Sépare de la gauche. « Que faisais-tu dehors Sorcha ? Tu cherchais les loups ? Tu voulais savoir ce que ça fait de se faire baiser par des inconnus ? » La hargne monte en crescendo. C’est l’accusation qu’il porte. Responsable des faits. Elle a attiré les sauvages. S’est vendue. Il lui a fait jurer de ne pas aller dehors, de ne pas fricoter avec les nocturnes.

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Sorcha Donatello
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Sujet: Re: Kindly Now
Sam 1 Oct - 9:47

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Dans l’alcôve mordorée rugit le corps de la déesse fragile, autrefois fille d’une famille aux pouvoirs royaux, sur les fondations des esquisses subtiles de ces poupées enlevées, éduquées le plaisir obscène de seigneurs ogres ; elle voyait les atours translucides, légèreté des flots sur les épaules baissées, les agates humides des pleurs de certaines fragiles, éphémère qui trouvaient l’écho de la compassion dans la gorge serrée de mademoiselle. Elle, qui marchait dans les couloirs empêtrés de ces bruits familiers, requiem des cris de jouissance entre les cloisons dorées. Elle restait, figée, Venus discrète, devant portes et serrures d’argent, pour gouter aux questionnements, à l’envie malsaine de connaitre, car je suis comme elles. Et la litanie valse dans le crâne, à exploser les pensée, milliers d’aiguilles douloureuses, cette sensation de néant au coin des reins, aux jambes molles, flasques.

L’enfant rencontre la mort, Sorcha devient majestueuse sépulcral, celle qui s’élève au zéphyr pourpre d’une conscience éteinte, le barrage des maux s’érige, les mots se teintent d’une vérité secrète, cachée, au tréfonds de sa personnalité. Reine auréolée d’une lassitude d’outre-tombe, elle chuchote. « Je suis comme elles. Elles que tu vends pour un confort luxueux, elles que tu maltraites, dont tu jouis. Je suis comme elles. Et je le suis depuis ma naissance. » Toi qui a abusé des gestes tendres pour nourrir sur mon sein le livide complot de la débauche, l’inceste tremble sur mes bras, dans mes veines il coule, long sanglot gémissant de l’amour, de la dévotion que j’éprouvais pour toi. Soudain, elle le voit. Ce visage tyrannique, sa barbe taillée des efforts de ces journées harassantes s’éparpillant en mélodie suintant le plaisir de quelques nymphes soumises ; elle était qui alors ? Jeune fille artiste, les couleurs sur ses doigts, les opéras à son ouï, ce piano dessinant des histoires tragiques, aux voix féminines, aux ténors titans, elle qui gouvernait cet univers de voiles exquises pour les sens éblouis. Elle est une silhouette, un temple meurtri, brisé, ravagé par quatre amants délétères, rencontre fumeuses, un souvenir carmin aveuglant sa vision peignée de perles de larmes.

La couverture se dématérialise, tandis qu’elle se recroqueville, la maigreur vantant l’impénétrable, cette infamie de la persécution, cette hérésie de l’obéissance, elle qui souhaitait voyager, s’immerger dans les paysages enneigés de quelques contrées fantasmagoriques, des images défilent à ses rêves papillons. Quitter, quitter ce palais de mensonge, de vices, cette géhenne de luxe, de stupre, de foutre, cette maison hantée des âmes de ces milliers de femmes prisonnières dans le linceul de la force pour les guerriers amoureux, haineux, ces batailles sur les oreillers, de quelques fiel muselé. Je m’en vais voudrait-elle dire quand elle sent les mains sanglantes de son père palper la viande qu’elle offre, ce tombeau de marbre, elle frissonne, elle recule. Elle repousse, ses yeux hargneux mêlés de cette tristesse, de cette compréhension, de cette révélation. « Toi aussi. Tu m’as trompé. » Elle murmure cela sans hargne, sans vengeance, juste la constatation froide d’une fillette se métamorphosant, elle s’image déjà aux montagnes blanches, pénétrée de ces flocons astraux, la jolie gamine solitaire, galopant aux vents gelés, son âme libérée. Elle se lève, les contusions, les blessures, les souffrances évanouies des sens, le corps n’est plus rien, juste un lambeau qu’elle trainera jusqu’à l’acte final. D’une valise, elle fiance quelques pièces, quelques robes immaculées, un pull et une couverture. La carte des billets serrée dans sa paume léthargique, elle hésite pourtant devant cette porte, cette fin peut-être.

Les paroles se pétrifient pour l’éternité, et il est là, l’obstacle de chair et de cruauté, ce père qu’elle n’ose encore affronter.

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Sujet: Re: Kindly Now

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