(0/2 PRIS) — cut the night

CHAMELEON QUEEN. — Terrasse d'un café. Les vies agglutinées à son regard, la populace sous son commandement. Il savoure l'instant, clos les yeux et soupir à la présence nouvelle. Ombre dans son sillage. « Je veux bosser pour vous, mais pas ouvrir les cuisses » Une femme au regard trempé de détermination. Quelques unes viennent le trouver, quémandent un job. Ne pas devenir putain. Un sourcil haussé. « Je n’ai rien d’autres à offrir » Toutes deviennent des enfants aux genoux ployés, à la bouche ouverte, aux cuisses dégueulant le foutre d'inconnus. Des jouets, des toiles à saccager. « Je pourrais remplacer le molosse derrière votre dos » Un rire s'élève, franc, sonorité étrange pour celui gardant l'impassibilité des émotions. Demande trop improbable. Fou-rire de sa journée. « Je ne pense pas qu’une femme puisse tenir ce rôle » Garde du corps sous les traits d'une femme. Une blague. Un pari. Il est prêt à la renvoyer, mais elle s'impose, prend la chaise esseulée, main tendue en guise d'accord. « Si je le tue, je peux obtenir sa place ? » Une note qu'il lui laisse, un lieu, un horaire. 23:46. L'inconnue devient reine, victorieuse.

Elle bosse pour lui depuis une semaine. Une femme dans ses rangs, une femme à l'échelon dernier. Les murmures se sont élevés. D'elle il ne sait rien, subsiste la certitude de ses aptitudes. Des soupçons qu'elle soit à la botte des flics, qu'elle soit là pour infiltrer son réseau. L'espoir qu'elle n'est pas de ces idiots cherchant la médaille.

(30 - 45 ans. Pseudo à ton choix, une étrangère de préférence. Jessica Chastain pourrait convenir, pour le côté bidule-sexy-attention-me-voila, mais prends un visage qui te plait sauf nathalie dormer, que je ne supporte pas du tout)
   

BEAUTIFUL CRIME. — Deux gosses qui n’ont rien en commun, deux gamins qui n’auraient jamais du se rencontrer. L’un est petit prince, l’autre voyou. Improbable amitié de deux différences. Lui vient des quartiers nébuleux, là où la poudre noie les enfants, où les esprits se taisent depuis trop d’années. Annibal virevolte d’une place à l’autre, n’écoute pas les mots de sa mère, veut en savoir plus. Rencontre improbable. C’est un autre gosse qu’il voit devant un palais. Un gamin plus âgé que lui, les fringues ravagés par le sang. La curiosité lui fait défaut, toujours, il avance, cavale et s’approche. « T’as tué ton poisson rouge ? » ça se veut drôle pour la tragédie de la situation. L’inconnu lève la tête, son visage est barbouillé d’horreurs. Un sourire tord les lippes. Fauve. « J’ai tué mon père, j’ai besoin d’un verre, tu viens ? » Seize ans. Il ne crache pas sur l’alcool, ça descend tout seul, ça ruine déjà son foie. L’amitié se scelle.

Deux vieilles canailles, toujours l’un avec l’autre. Annibal est devenu le tortionnaire du roi. Ensemble, ils cherchent les plus fines tortures, se moquent des hurlements, arrachent la langue si nécessaire. L’enfer habite leur âme. Les moqueurs inventent une relation douteuse entre les deux. « Tu sais qu’il faut payer pour les toucher ? » Soupir à la vue d'une précieuse martyrisé par l'ami. « Hum… » Il s'avance, observe et s'assoit. D'autres seraient partis, pudiques. Absence entre eux. « Surtout qu’elle était vierge celle-ci » Il y a encore quelques minutes, elle valait plus de 3.000.  «… J’peux te la laisser si tu veux, ou… t’préfères pas qu’on la termine à deux ? » Des poupées parfois saccagées en tandem, proposition rejetée. « Une autre fois »


Annibal est le bourreau aux ordres Mel, le chirurgien un peu fou à qui il donne tous les droits quand il s'agit de torturer les malheureux ayant enfreints les lois. Ils sont amis depuis qu'ils sont ados. Jamais l'un ne viendrait à trahir l'autre. Chacun se prendrait volontiers les coups pour sauver l'autre. Une amitié forte, dangereuse à certains moments, mais Mel reste un homme à femelles.

(48 ans au minimum. Pseudo à ton choix. Une gueule fracassée, un malfrat, Daniel Craig, Norman Reedus... pas un mignon, pas un mannequin, mais un mec qui a sa vie placardée sur sa face)