CARAVAGGIO - I don't sleep. I just dream.

Putain elle était belle Maddalena, à chaque fois qu’elle trainait dans la rue quand sa mère faisait la passe. Corbeau maigre et dégueulasse, son regard noir le transperçait, éveillait quelque chose qu’il semblait pourtant pas avoir. Des émotions, une vie, un cœur. Un membre inférieur. C’est elle qui a roulé son premier joint, c’est elle qui lui à appris à aspirer correctement.

- Imagine ta mère te voit fumer, elle rentre, et tu dis « Oh maman ! »
- Ma mère prend du crack.
- T’as vraiment une vie bien merdique.

Sa mère à elle faisait la passe à son père à lui, et eux s’embrassaient. Sur le lit tâché de la génitrice, ils trouvèrent des aiguilles. Un liquide transparent. Ils piquèrent le chien et observèrent. Soufflettes d’herbe dans sa gueule pour rigoler des heures. Le chien est crevé, alors, ils se piquèrent eux. Pour voir comment c’était la mort, si c’était comme planer éternellement. S’ils se sentiraient deveir des héros.
Le père a crevé aussi. Comme le clébard, de la bille aux lèvres. Le coupe-papier dans al gorge, ça, c’était un cadeau d’adieux du fiston.

Putain, qu’elle était à bouffer Maddalena, c’était ce qu’étaient dit les bouffons à table, bagues en ors, trompant leur femme et jurant que leurs mères étaient des saintes. Trente ans de moins, et la solide envie de la faire hurler. Alors ils mangèrent le risotto, apprécièrent le limoncello, et observèrent le décolleté de la belle lorsqu’elle se penchait pour les servir. Ils étaient jeunes, mais loin d’être cons. C’était sa crise d’adolescence à lui, de tuer les autres dealers de merde de la ville à coup d’overdose dans leur digestif. Trente ans de plus et tués par des gamins.

- Faisons une prière pour nos frères.
- Amen.

Tué comme le chien. Comme papa. Pas comme maman qui repris le cartel, avec ses dents pétées et sa voix rauque, avec son allure glauque et les gars que les morts avaient laissés. Pas comme maman qui avait bougé le corps du défunt mari d’enroulé dans un tapi à la décharge publique. Maman qui allait bientôt crever, à force de tousser à s’en étouffer. Les taches blanches d’une mère, et puis celles rouges d’un autre. Maman mourut, il repris le dessus. Un nouveau prophète. Après Moïse et Séphora étaient tombés, laissez place à Jesus et sa Maria Maddalena.
Putain, il fallait qu’ils l’appellent Taddeo.

Putain, qu’elles étaient belles ses trois filles et leur poudre de fée. Et puis l’autre Capitaine Crochet, fils indigne face au Peter Pan que son père était. Maddalena était Lili la Trigesse. Et puis, toute la nourriture imaginaire, des champignons hallucinogènes. Taddeo planait aux côtés de son Père le Créateur d’un cartel qu’il avait glorifié. Sa mère a vite été oubliée. Seul son Empire comptait. Peter Pan le Conquérant. Taddeo le drogué de mégalo. Taddeo au nez blanc, au rire strident, à l’envie de conquérir tout l’Orient et l’Occident, tout en baisant ce qu’il pouvait en passant.
Insérez ici d’autres mots en –ent. Taddeo les aime bien. Ça vient du nez, ça le fait rire.
Il plane.

- Et de ses longs cheveux, Sainte Maddalena lui lava les pieds.
- Et de ses péchés de pute elle fut lavée.